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Critique de LoupAlunettes


Excellent Stéphane Poulain qui nous inspire si bien une nature familière, le parc boisé, la forêt fraîche, le bord de mer, avec comme ici l'élégance noueuse de ces arbres ancêtres, flétris à la marque du temps généreuse, nous invitant encore à la balade des grands espaces.
L'aventure sera plus urbaine, cette fois.
Nous rescendrons sur la branche d'un parc pour faire la connaissance de Joey l'écureuil.
Il se surnomme lui-même " Lucky Joey".
Ce qui nous le rend déja sympathique et dénotera un caractère optimiste accrocheur.

Joey vit à New-York et ressemble à ses concitoyens humains moyens se considérant chanceux d'avoir un arbre au dessus de leur tête et une activité de tous les jours...euh, pardon, un toit, voulais-je dire.
Mais vous m'aurez compris, chers jeunes lecteurs.
C'est signe d'une belle humilité, même pour un écureuil.
De l'optimisme, il en faudra car New-York peut être aussi redoutable, ne garantissant par la sécurité de l'emploi et sans argent, pas de rêves.

La journée qui l'attend sera éprouvante.
L'auteur Carl Norac nous dit qu'il vient de finir son thé de feuilles mortes et qu'il est fin prêt pour contribuer avec énergie à la petite société au ras des herbes.
Au ras des feuilles? Vraiment?

Du tout, l'auteur nous aura concocté une autre société new-yorkaise au service du monde animale, patrons de bureaux et secrétaires dôteront l'histoire d'un humour décalé et léger avec l'anthropomorphisme illustré par Poulin.
Joey est laveur de carreaux, monte-en-l'air de buildings, représentant pourtant de la classe sociale d'en bas.
Lui et sa fiancée ont des rêves, comme souvent avec la légendaire New-York où tout est possible en travaillant dur.
Carl Norac mettra en avant cette incroyable courage du jeune auto-entrepreneur partant de rien.
Cette idée de réussite sociale est souvent reprise avec l'histoire des nouveaux arrivants de New York à l'époque passée de l'île d'Ellis Island, on le lira, on le verra repris aux grands écrans dans les films.

L'histoire est à la fois frissonnante et amusante puisque même dans la détresse d'un écureuil new-yorkais tout y est, notamment le fameux prêteur sur gage quand ceux et celles qui n'ont aucune protection sociale sont acculés à vendre leurs biens pour survivre.
La tendresse des images allège le sujet qui n'est pas si tendre.
Nos deux petits écureuils souhaitent se fiancer mais sans travail...( vous découvrirez les circonstances pour l'un et l'autre).

Nous attendrons l'éternelle providence de ces histoires tristes et ordinaires ( soufflant abondamment dans le mouchoir en papier) qui apporte quand tout semble perdu le petit coup de pouce qui transformera la mésaventure en conte de fée.
La réputation de la grande New-York serait-elle surfaite?

Les jeux de vues respectant les échelles des animaux et suggérant une échelle sociale dictée par leur taille sont abominablement excellents et tristement savoureux( nous essayons de ne pas nous départir de notre compassion, jeunes lecteurs, même si l'album est fabuleux. Tenons bon!).

La fin est émouvante, dans la tradition des belles comédies américaines, un beau cadeau offert par un auteur belge, un illustrateur canadien et un éditeur français.
Ume histoire forte, on ne l'attendrait pas sur ce registre animal, qui suggérera aux jeunes générations que tout est possible pour les bonnes volontés.
" Lucky joey" leur fera aimer se
retrousser les manches.

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