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Critique de Myriam3


Si, comme moi, vous ignorez qui sont les Tchouktches, prenez un atlas et visualisez cet espace, ces 80 et quelques kms entre la côte orientale de la Russie et la côte occidentale de l'Alaska. La mer des Thchouktches, voisinant le Détroit du Béring, est le passage que nombre de navigateurs des siècles passés ont tenté de franchir, sans succès, pour relier l'Atlantique au Pacifique par le Nord-Est. Les Tchouktches sont les autochtones de cette partie isolée de la Russie, que le navigateur Nordenskjöld et son équipage vont côtoyer, donc, pendant 9 mois, alors que leur bateau est pris dans les glaces.
On est en 1879, et La Vega sera le premier bateau à réussir l'exploit de cette traversée, mais pour l'instant, on est fin septembre, et la glace s'est rapidement épaissie autour de lui, l'empêchant de continuer, bien que le Détroit ne soit plus qu'à quelques kilomètres. Prenant son mal en patience, l'équipage en profite pour faire connaissance avec les autochtones, troquer nourriture, tabac et alcool (avec parcimonie) contre vêtements, ustensiles et objets traditionnels en vue de les rapporter et exposer en Suède.
Nordenskjöld va ainsi parcourir la région en traîneau, avec un guide, et vivre quelques semaines auprès des Tchouktches à même leurs tentes, manger avec eux et échanger, tout en étudiant également la faune et la flore.
Quand le baleinier pourra enfin repartir, en juin de l'année suivante, il accoste brièvement sur la côte américaine afin de déterminer jusqu'à quel point des échanges ont eu lieu entre les deux façades du Détroit.
Sur l'île de Béring, il constate grâce aux témoignages des habitants ainsi que de celui de Steller, botaniste survivant de l'expédition de Béring, que cette expédition, dont Steller a rapporté un nombre considérable d'espèces inconnues, est responsable de l'extinction de certaines de ses espèces, tout comme les Russes venus s'approvisionner dans la région.
Ce témoignage du navigateur est très intéressant non seulement de ce qu'il relate de cette partie peu connue du monde, mais aussi de ce que ça nous montre de ces expéditions à la fois scientifiques, ethnologiques et botaniques pas toujours respectueuses des terres explorées qu'ils avaient tendance à piller. Sur ce point, Nordenskjöld me semble avoir eu une approche relativement éclairée, même si certains termes tels que "sauvages" ou certaines considérations religieuses ou comportementales peuvent être dérangeants aujourd'hui.
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