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Critique de lacerisaie



Celui qui a vu la forêt grandir est un roman poignant. Je l'ai lu par moment en apnée, terrassée par la dureté de la vie de ces personnages, parfois apaisée par la beauté des paysages ou rassérénée par les liens forts et les sentiments profonds qui unissent les membres de cette famille.

Deux voix venues de deux siècles différents alternent en chapitres assez courts et nous plongent dans ce conte sensible et violent.

Unni tout d'abord, ma préférée. A la fin du dix neuvième siècle elle fuit la Norvège pour éviter la prison. Accompagnée de son très jeune fils Roar et de son compagnon elle traverse les montagnes pour s'installer au coeur d'une forêt du nord de la Suède. C'est là qu'il feront de "la paix" vieille cabane délabrée leur maison de famille. Unni nous fait partager la dureté de cette vie misérable. La famine, la misère profonde, la mort, les violences sexuelles tissent le récit. Mais, heureusement, ce lieu est aussi un refuge. Un lieu où l'on s'aime, un lieu ou des chaises peintes en vert pomme, quelques crochets aux murs, une peau d'ours ou une odeur de soupe adoucissent la vie. Ici on s'aime, on résiste, on affronte, on construit.

Et puis en alternance il y a Kara, belle fille de Roar. Elle est la troisième génération à vivre dans cette maison au coeur de la forêt. Dans les années soixante dix, après la mort de son beau-père elle vit avec Briken la compagne de Roar. Kara subit sa vie, est mal dans sa peau et trouve différents subterfuges pour survivre. Elle comble les blancs du récit d'Unni, prend le relais du récit de l'histoire familiale.

La saga familiale se tisse au fil des chapitres, composant entre présent et passé, entre douceur des sentiments et rudesse de la vie.

L'écriture fluide de Linda Linquist m' a entraînée dans le temps et l'espace. J'ai tourné les pages tour à tour boule au ventre ou sourire aux lèvres. Je me suis s'extasiée d'un écureuil, de flocons de neige légers tombant sur la forêt. J'ai pleuré des morts et hurlé de colère.
Un récit tragique et beau qui fait la part belle à Unni, magnifique héroïne, forte, aimante et résiliente.
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