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Critique de Perlaa


Dans le décor gris de San Francisco en cette fin du  dix-neuvième tout un petit peuple s'affaire. Polk Street, rue populaire et hétérogène.Un immeuble d'habitation, un cabinet dentaire. C'est ici qu'officie McTeague, dentiste, force brute et simple, sans diplôme mais d'un savoir-faire certain. Des voisins, une femme, ex girl friend de son meilleur ami. Une atmosphère de franche camaraderie.
On  pense à un roman d'un contemporain, Zola. Un  roman social où l'on vit au plus près d'un petit peuple besogneux et méritant qui cherche à s'en sortir.
Un début de lecture assez long et terne qui peine à captiver.
L'élément perturbateur sera un billet de loterie gagné par la femme de Mc Teague. Les démons vont se réveiller. L'or et l'argent rendent fous les personnages. Avarice, jalousie, dénonciation, violence, alcool... Une descente aux enfers, une spirale maléfique est engrangée jusqu'à une fin dans un décor de western au beau milieu de la Vallée de la Mort.
Dès le début pourtant une tension s'est installée silencieusement dans un environnement dégradé, des personnages frustes sur le fil du rasoir, à la limite de la maîtrise de leur corps et de leurs sentiments. On sent le feu couvant sous des apparences préservées.
L'écriture  distanciée, neutre rend juste compte des évidences. Lorsque la situation s'envenime et que chacun perd les pédales, le roman naturaliste prend de l'ampleur et acquiert une dimension métaphorique.
On se prend à haïr l'épouse Trina, à souffrir avec McTeague, l'anti héros, à détester l'ami sans les juger définitivement. Ils ont leur part d'humanité. Sentiment double de compassion et de répulsion.
La fuite du héros le ramènera à son passé. Il deviendra à l'image du Hawk d'Hernan Diaz, l'éternel errant avec une fin grandiose et implacable.
Un roman peu lu aujourd'hui qui décolle très progressivement pour devenir addictive.Une histoire à dimension mythique qui enflamma vingt ans plus tard Erich von Stroheim pendant un film  de 10 h!
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