Le problème cornélien que pose
Amélie Nothomb avec "
Les combustibles" demeure le corps physique contre l'intellect.
Les deux ont pourtant pour moi besoin de nourritures. Mais dans un contexte de guerre comme dans cette pièce de théâtre, la souffrance physique semble s'imposer. Surtout pour l'étudiante d'université Marina qui se plaint du froid.
Et pour alimenter le poêle ne restent que des livres à sacrifier. Renversement de la situation dans Fahrenheint 451 où les pompiers malgré eux mettaient le feu aux bibliothèques.
On découvre à la lecture le cynisme d'un professeur qui tombe son masque et se dévoile en homme paradoxal.
Daniel son assistant se dépouille lui aussi de sa naïveté pour s'affronter à son mentor. La guerre lui ouvre les yeux.
Pourtant ce sont les joutes verbales de Marina les plus pertinentes à mes yeux. le livre" est la seule beauté qui nous reste! il est ce qui peut nous faire oublier la guerre"
Illusion direz-vous?
De nombreux survivants des camps de la mort rapportent que dans leurs mains ils tenaient un trésor: des bouts de papier en lambeaux mais des récits chargés d'espoir.
Gageons que nous n'ayons pas à trancher dans les mois à venir et que la citation de Tesson "Seule la poésie est utile quand croit le péril" soit vaine.
En conclusion ce livre ténébreux nappé de brumes de guerre et huis clos vertigineux m'a déprimée.
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