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Critique de AMR_La_Pirate
Les excellents podcasts de France Culture sont souvent l'occasion de découvrir des textes originaux et magnifiques. Souvent, l'émission « Avignon-Fictions » met à l'honneur des adaptations magistralement interprétées.
J'ai ainsi découvert Girl d'Edna O'Brien…
S'inspirant de l'histoire des lycéennes enlevées par Boko Haram en 2014, l'auteure irlandaise donne la parole à'une adolescente nigériane, Maryam. le JE de la jeune fille synthétise et porte le témoignage de toutes les jeunes femmes violentées et séquestrées par les djihadistes et donne à ce texte une portée paradoxale, à la fois intime, collective et universelle. Maryam, personnage inventé, permet de dire l'indicible, de porter une parole en dépassant la honte et la culpabilité. Son monologue polyphonique rend possible une forme de détachement esthétique.
J'ai été frappée par la montée en puissance de l'horreur… Si je m'attendais plus ou moins au récit de l'enlèvement des jeunes filles après l'irruption d'hommes armés dans l'enceinte d'une l'école, des souffrances endurées ensuite lors de la traversée de la jungle en camion et l'arrivée dans le camp, où la faim, la terreur et le désarroi deviennent le lot quotidien des prisonnières, je n'étais pas préparée au dénouement, sans doute prise par le rythme envoûtant de la voix de Barbara Hendricks.
En effet, le plus difficile commence quand Maryam parvient enfin à s'évader, avec l'enfant qu'elle a eue durant sa captivité, et à rejoindre son village. Victime, elle est reçue comme une coupable et se retrouve en butte à la suspicion des siens et à l'hostilité de sa propre mère : on l'accuse d'avoir introduit dans la descendance de sa famille un être au sang souillé par celui de l'ennemi…
Je ne sais pas si c'est l'adaptation pour la radio, mais j'ai ressenti ce récit comme une tragédie inéluctable, à l'instar des textes antiques, quand les héros, ici les héroïnes, et Maryam qui parle pour elles, sont les proies d'une destinée fatale. Comment se reconstruire après un tel parcours ? La belle rencontre finale avec une religieuse et un « pasteur rebelle » est cependant porteuse d'espoir et montre le bout du tunnel. La résilience passera par la parole et l'instruction.
C'était bouleversant, beau et dérangeant à la fois.
Lien vers "Girl" d'Edna O'Brien sur France Culture :
https://www.franceculture.fr/emissions/avignon-fictions/girl-de-edna-obrien?xtor=EPR-3
https://www.facebook.com/piratedespal/
https://www.instagram.com/la_pirate_des_pal/
#lesglosesdelapiratedespal
J'ai ainsi découvert Girl d'Edna O'Brien…
S'inspirant de l'histoire des lycéennes enlevées par Boko Haram en 2014, l'auteure irlandaise donne la parole à'une adolescente nigériane, Maryam. le JE de la jeune fille synthétise et porte le témoignage de toutes les jeunes femmes violentées et séquestrées par les djihadistes et donne à ce texte une portée paradoxale, à la fois intime, collective et universelle. Maryam, personnage inventé, permet de dire l'indicible, de porter une parole en dépassant la honte et la culpabilité. Son monologue polyphonique rend possible une forme de détachement esthétique.
J'ai été frappée par la montée en puissance de l'horreur… Si je m'attendais plus ou moins au récit de l'enlèvement des jeunes filles après l'irruption d'hommes armés dans l'enceinte d'une l'école, des souffrances endurées ensuite lors de la traversée de la jungle en camion et l'arrivée dans le camp, où la faim, la terreur et le désarroi deviennent le lot quotidien des prisonnières, je n'étais pas préparée au dénouement, sans doute prise par le rythme envoûtant de la voix de Barbara Hendricks.
En effet, le plus difficile commence quand Maryam parvient enfin à s'évader, avec l'enfant qu'elle a eue durant sa captivité, et à rejoindre son village. Victime, elle est reçue comme une coupable et se retrouve en butte à la suspicion des siens et à l'hostilité de sa propre mère : on l'accuse d'avoir introduit dans la descendance de sa famille un être au sang souillé par celui de l'ennemi…
Je ne sais pas si c'est l'adaptation pour la radio, mais j'ai ressenti ce récit comme une tragédie inéluctable, à l'instar des textes antiques, quand les héros, ici les héroïnes, et Maryam qui parle pour elles, sont les proies d'une destinée fatale. Comment se reconstruire après un tel parcours ? La belle rencontre finale avec une religieuse et un « pasteur rebelle » est cependant porteuse d'espoir et montre le bout du tunnel. La résilience passera par la parole et l'instruction.
C'était bouleversant, beau et dérangeant à la fois.
Lien vers "Girl" d'Edna O'Brien sur France Culture :
https://www.franceculture.fr/emissions/avignon-fictions/girl-de-edna-obrien?xtor=EPR-3
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