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Critique de Stockard


Kim Larsen, 18 ans, encore quelques petites semaines et elle quittera enfin Kingsville, bled paumé de l'Ohio, pour entrer en fac. En attendant, elle bosse dans un restau routier avec sa meilleure copine et passe la moitié de ses nuits à se beurrer la frite avec ses amis du bahut. En bref, la vie typique d'une ado américaine, enfin typique jusqu'à cette nuit où elle ne rentre pas...
Fugue, enlèvement, accident ; Tout est envisageable mais pour ses parents, pas de doute, c'est un kidnapping, quoi d'autre ? Puisque bien sûr dans leur esprit c'est encore une enfant. Pour la police, par contre c'est une adulte et l'envie de disparaître n'étant pas un délit, quand l'enquête se met vraiment en place, Kim a disparu depuis déjà quelques jours.
Un truc que la famille aura bien du mal à digérer cette nonchalance des inspecteurs.
De toute façon côté parents, enquête en route ou pas, pour eux pas question de chômer : enrôlement des voisins, des amis, des connaissances, bref de tous ceux prêts à donner un coup de main et entre ratissages, collages d'affichettes, signalements internet et passages dans les télés et radios locales, ils ne trouvent que peu de temps pour s'apitoyer sur leur sort. Tant mieux. Malheureusement, tout ça ne donne rien et le flou sur cette disparition reste aussi opaque qu'une nuit de brouillard chez John Carpenter. Et quand la voiture de Kim, abandonnée au bord d'une route, est finalement retrouvée, le mystère s'épaissit encore un peu plus.

Stewart O'Nan nous offre avec Chanson pour l'absente un livre hanté. Hanté par l'absence, par le doute, par l'impossible acceptation et par l'incompréhension. Aucune difficulté à se mettre dans la peau des Larsen tant leur détresse est palpable, d'autant plus que, paradoxalement, ils ne la montrent pas, ou le moins possible, mais quand on en arrive à prier pour retrouver le cadavre de sa propre fille afin d'en finir avec ce cauchemar, tout est dit...

Pas sans rappeler le très bon Des Anges dans la Neige par certains côtés, O'Nan nous démontre encore à quel point il excelle à nous raconter la vie quotidienne de ceux qui ne sont pas censés voir les coutures de leur petit monde douillet craquer, ceux qui ont signé pour une maison, deux enfants, deux voitures – dont une mahousse – et un chien (ici il s'appelle Cooper et il est évidemment adorable) et nous rappelle, si besoin était, que le malheur et la vie qui s'écroule en un claquement de doigt ne font pas de discrimination. Simple question de loterie.
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