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Critique de AgatheDumaurier


La puissance de Joyce Carol Oates est phénoménale.
A partir de l'université de Princeton entre 1905 et 1906, c'est l'alpha et l'oméga de l'Amérique qui sont dits, voire de l'Occident, du monde. Sortis de ce frêle corps de femme, voilà qui aurait fait sauter sur leurs sièges curules les dignes et affreux messieurs blancs à gros favoris et à gros cigares qui sont, ne leur en déplaisent, l'origine du mal...
Ces gros crétins satisfaits qui décrètent la parole de Dieu, le bien et le mal, le juste et l'injuste, le vertueux et l'immoral, le pur et l'impur, le blanc et le noir...assis sur leur tas d'or obtenu dans le sang des esclaves, des ouvriers...Et qui s'apprêtent à précipiter le XXème siècle dans l'horreur...Puis le XXIème siècle sans doute...
Maudits, ils sont maudits dans ce roman paré de vêtements gothiques.
Le narrateur, historien issu lui-même d'une des grandes familles patriciennes de Princeton, entreprend de relater l'histoire de cette malédiction.
Un démon à différentes formes se promène en ville. Il s'empare de la petite fille du révérend Winslon Slade, des Slade, puissante famille respectant la parole de Dieu entre leur passé d'esclavagistes, leur présent de ségrégationnistes et d'actionnaires des pires usines du pays, des abattoirs où la viande animale se mêle à la chair des ouvriers, horreur dénoncée par un jeune écrivain socialiste, Upton Sinclair.
Puis une forme de folie hallucinogène et paranoïaque s'empare, hommes et femmes, de tous ces princes en leur royaume.
On suit leur destin, on frémit à leurs fautes, à leurs aveuglements, à leurs crimes...Et finalement on a peur pour nous, car c'est aussi écrit pour nous...
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