virginie ollagnierDans le cadre de ma participation au prix CEZAM dont je vous ai parlé plusieurs fois, j'ai eu la chance- même si au départ je ne faisais pas partie de ce jury là-, d'assister fin janvier, dans un beau café de la Place des Terreaux, à la remise du prix de l'an passé, qui a vu l'attribution du prix à la romancière
Virginie Ollagnier pour son 3ème roman
Rouge argile.
Et comme
Virginie Ollagnier est une romancière lyonnaise, elle était évidemment présente lors de cette remise du prix (l'année d'avant, c'était un irlandais parait il, il avait plus de chemin à faire), et nous avons pu l'écouter parler et lui poser toutes les questions que l'on voulait.
Personnellement, au moment de la rencontre, je n'avais pas encore lu
Rouge Argile, donc, forcément cette conversation était un peu sybiline pour moi, mais ensuite, j'ai demandé le roman à son éditeur, et j'ai pu me plonger dans ce beau roman et ainsi mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cette rencontre.
Pour
Rouge argile, ce roman qui traite du sentiment apatride des migrants, les recherches ont également été nombrerougeuses, pour plonger le lecteur dans le Maroc des années 1970, se basant notamment sur des témoignages pour nourrir l'imaginaire …
Bref, cette rencontre était passionnante et très enrichissante et m'a donc donné envie de me plonger dans ce fameux
Rouge Argile, qui m'a emmené dans un autre continent, et précisemment au Maroc, sur les traces d'une femme, Rosa, qui , après 20 ans de vie à paris, revient aux sources après la mort de celui qu'elle a toujours considéré comme son second père.
Rosa, de retour après 20 ans de vie parisienne, se replongera dans ses lieux d'enfance et de souvenirs. Un formidable récit onirique et sensuel, où sentiments et douleurs s'avivent au souffle de l'Orient. Une belle rencontre en perspective.
En situant son intrigue en 1979,
Virginie Ollagnier se place très peu de temps après la décolonisation de l'Afrique du Nord et place ses personnages dans une situation d'interrogation par rapport à leur rôle. Car en nous présentant l'histoire d'une femme mariée, mère, qui revient sur sa terre natale et va s'interroger sur la suite de sa vie et devoir accepter que le passé n'est pas celui qu'elle imaginait,
Virginie Ollagnier nous offre aussi un roman qui parle de l'Histoire à travers la question de la décolonisation mais aussi à travers le personnage d'Egon, le père dont Rosa va faire le deuil.
Egon, juif allemand, arrivé au Maroc pendant la guerre, n'hésitera pas à prendre directement la parole au cours du récit pour relater sa vie, ses errances, ses rencontres, ses amours... Et puis
Rouge Argile est aussi un roman qui nous parle d'histoire et de mythologie familiale, d'une petite fille qui s'est construite sur des croyances qu'elle va découvrir erronées, qu'elle devra accepter cependant pour combler les lacunes et les incompréhensions qui pouvaient s'être glissées dans son esprit.
Bref, un très joli roman riche et écrit d'une très belle plume, qui n'a fait que prolonger le charme de cette rencontre avec cette excellente romancière.
Lien :
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