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Critique de jmb33320


« Les tronches abruties des élus sur les panneaux municipaux lui rappelèrent les élections proches. (…) Lebeda allait voter régulièrement, considérant que l'exercice du droit de vote conditionne une citoyenneté pleine et entière. Mais d'année en année le choix devenait plus difficile, les tronches abruties étaient de plus en plus bornées et la fatigue de Lebeda de plus en plus grande. (…) Monsieur Prazak avait raison au moins sur un point : l'idiotie humaine était la seule chose sur terre qui puisse donner une idée de l'infini. »

Drôle de roman policier truqué que ce texte intelligent, qui est plein de verve, de non-sens et de dérision. Il est Impossible de résumer l'intrigue, qui part dans de nombreuses directions et donne seulement au lecteur une fugitive impression que tout cela, quelque part, pourrait trouver une résolution.

Pourtant le narrateur prévient clairement qu'il ne faudra pas s'y attendre…

Deux personnages principaux sont à la manoeuvre. D'abord Viktor Dyk, un vieil homme misanthrope qui vit dans son quartier de Prague depuis plus de cinquante-cinq ans. Il est peut-être mêlé à un meurtre ancien et à des suicides récents, des personnes âgées qu'il côtoie. Face à lui, l'inspecteur de police Vilem Lebeda, une sorte de Maigret placide et, semble-t-il, peu pressé d'arriver à une conclusion des affaires sur lesquelles il travaille.

J'ai beaucoup aimé ce roman, avec ses impasses et ses spéculations diverses et variées. La fin est effectivement abrupte. Mais lui succède une intrigante postface, signée d'un certain Jean Montenot, intitulée « Libre suite à Classé sans suite », qui a toutes les apparences d'un travail universitaire sur le texte qu'on vient de lire.

Franchement je n'ai pas pu démêler si c'était un palier supplémentaire d'incertitude dans le roman ou bien un authentique essai, qui a le mérite de récapituler toutes les pistes et d'en éclairer quelques aspects cryptés. Ce qui annule l'effet de fin brutale du roman. Un complément idéal, donc.
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