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Critique de Warszawow


Lorsqu'on lit la quatrième de couverture, on a immédiatement envie de lire ce livre pour ce qu'il peut convoquer, à savoir de la drôlerie, la découverte d'un monde complètement refondé et une émancipation tendre et curieuse.

Dés les premières pages, Juliette Oury dépose goutte à goutte les pierres à son édifice civilisationnel basé sur la baise au petit-déjeuner et les caresses entre collègues à la pause "café" /!\. Cette représentation radicale, qui fait écho à certaines de nos réalités actuelles, offre de prime abord un contraste provocateur. Toutefois, l'exécution manque parfois de subtilité. D'emblée cela perturbe, cela étonne et on a plus envie de connaitre l'environnement qui entoure les personnages que les aventures du personnage principal, Laetitia.

La trame narrative se concentre sur elle, lassée de sa routine fade, qui se lance dans une quête de la jouissance interdite. Malheureusement, l'histoire s'essouffle rapidement, en partie à cause des descriptions redondantes. Celle-ci s'ennuie, elle ne fait que baiser avec son mari, Bertrand, narcissique et insupportable au plus haut point et qui a une ascendance incroyable sur elle, et cherche à cacher ses pulsions culinaires qui ne font que s'intensifier. L'idée est en soi intéressante : un monde où manger est un acte honteux, et le sexe, banalisé à outrance. Toutefois, la mise en scène semble trop appuyée, presque caricaturale, ce qui limite la profondeur du choc espéré. Ce que cherche à mon sens à dénoncer Oury dans cette transposition, c'est bien sûr le tabou de notre société à discuter et affirmer la place du sex et du désir dans nos rapports inter-personnels, mais à mon sens elle touche son sujet comme un orteil dans de l'eau tiède.

Là où le roman aurait pu brillamment se distinguer, c'est dans l'exploration de la notion de plaisir. Entre l'érosion du désir dans un monde hypersexualisé et le tabou autour des plaisirs gustatifs, il y avait matière à une riche introspection. Mais cette opportunité est, en grande partie, manquée.
Les personnages trop peu caractérisés semblent être autant spectateurs que le lecteur dans cette dystopie qui manque cruellement d'épices. En revanche, la scène du piment sur la fin du récit réussit un peu à sauver l'ensemble.

En bref, une promesse décevante et qui débande rapidement.
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