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Critique de ATOS


«  L'Histoire est notre assurance sur l'avenir ». Ce n'est pas rien une telle phrase. Elle est aussi grande que la portée immense du mot Azadi, « Liberté », en langue perse. Parce que L Histoire est toujours la projection de l'avenir. Ce n'est pas la lecture du passé qui doit mener un peuple, c'est la potentialité de l'avenir que recèle son Histoire qui doit l'éclairer. le présent ne peut se contenter du passé pour s'acter, pour se justifier. le présent est un futur antérieur, aucun passé ne peut se simplifier.
La magnificence du roman de Saïdeh Pakravan c'est sa fraternité. Cela paraissait improbable, irréalisable et pourtant par ce roman Saïdeh Pakravan nous l'a confié. Nous avons beaucoup d'ignorance, beaucoup de peur, beaucoup d'incompréhension, et beaucoup, beaucoup d'images. Nous avons des dates, des noms, des noms qui effacent les visages. Des noms de pays. Qui nous font oublier que les mots frontières, régions, drapeaux appartiennent bien plus aux pouvoirs qu'aux peuples. Des noms qui effacent les courbes des montagnes, la poésie du désert, le lourd parfum des sèves, le chant des hommes et le regard des femmes. Des noms devenus terrifiants parce que sous le poids écrasant de toutes les dictatures, beaucoup trop de mots rendent leur âme. Et cela de chaque côté des murs.
Ce roman nous fait entendre plusieurs voix. Voix multiples. Jeunes, belles, anciennes, douces, révoltantes, troublantes, sages, rassurantes, aimantes. Des voix, celles des hommes.
En réécoutant le poème de Saïdeh Pakravan « Tu diras bonjour » (https://www.youtube.com/watch?v=XGENXx-FIOM&feature=share) , je me dis qu'avec ce roman l'auteure adresse un bonjour amoureux à l'ensemble de notre terre d'humains.
L'histoire est terrible, les faits insupportables, les conséquences épouvantables. Mais le possible appartient toujours à l'humain. On peut tenter d'effacer sa mémoire, vouloir inventer son histoire, on ne peut pas détruire sa capacité de résilience.
Azadi, est un magnifique roman qui dépasse le fait géographique et historique.
Si prétexte à guerroyer se voudrait vérité révélée, la matière de l'humain, elle ne pourra jamais perdre sa raison de toujours espérer.
« Opération Babelio Masse critique, janvier 2015 »
Astrid Shriqui Garain
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