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Critique de Folfaerie


Voilà un auteur espagnol qui promet. Et voilà un gros roman qui m'a globalement bien plu. J'ai eu la sagesse d'attendre quelques jours pour écrire mon billet et heureusement. Si le roman m'a séduite, il n'est pas exempt de défauts et maladresses pour autant. Or, ce sont ces détails qui m'ont agacée durant les premiers jours qui ont suivi ma lecture, de sorte que mon avis aurait été plus négatif si je n'avais attendu. Et puis en parcourant à nouveau les pages pour lister les noms des personnages importants, il m'est apparu que le plaisir de la lecture était plus vivace que les menus défauts du roman. Finalement, la littérature espagnole recèle quelques bonnes surprises...

Le sujet avait tout pour me plaire : l'action se passe à Londres en 1896, il est question d'une agence de voyages qui envoie les touristes dans le passé ou l'avenir, et on y croise H.G. Wells, Jack l'Eventreur, Joseph Merrick (Elephant Man), Bram Stocker et Henry James... Qui dit mieux ?

Première originalité, le roman se découpe en trois histoires, qui peuvent se lire de manière indépendante et qui sont cependant toutes reliées à l'écrivain, père de la Machine à remonter le temps.

La première se concentre sur l'histoire d'amour entre un jeune homme issu d'une riche famille, Andrew Harrington et une prostituée des bas quartiers Londoniens, Mary Kelly. Si son nom vous est familier, c'est normal. C'est la dernière femme qui a été tuée par Jack l'Eventreur ! le jeune homme tente de sauver sa bien-aimée en utilisant les services de Gillian Murray, créateur de l'agence de voyages dans le temps.

La seconde est à nouveau une histoire d'amour. un peu plus légère, plus alambiquée aussi. Au cours d'un voyage dans le futur, la jeune et belle Claire Haggerty tombe amoureuse de Shackelton, le sauveur de l'humanité. Revenue dans son époque, la jeune femme ne se résigne pas à perdre l'amour de sa vie, mais celui-ci n'est pas le héros qu'elle imagine...


Enfin, la troisième histoire s'articule autour de meurtres étranges, perpétrés par un homme du futur, auxquels seront involontairement mêlés trois écrivains, Wells bien sûr, mais aussi Bram Stocker et Henry James...

Le roman tout entier est un hommage à une certaine littérature : outre les romans de Wells et de Jules Verne, il m'a semblé déceler les influences de Conan Doyle, Rider Haggard, Edgar Rice Burroughs et même des films (eux-mêmes tirés d'oeuvres littéraires) : From hell et C'était demain pour ne citer que ceux-là.

L'auteur sait ménager le suspense en multipliant les fausses pistes et les chausse-trappes : le lecteur comme les fortunés chanceux qui peuvent s'offrir ces voyages se retrouvent bernés à plusieurs reprises. J'ai aimé énormément de passages : la totalité de la première histoire, fort poignante, ou encore la découverte par Murray des trous qui permettent de voyager dans une autre dimension.

Ce qui n'empêche pas quelques maladresses et petites choses qui m'ont fâchée. Exemple, le parti pris de l'auteur qui consiste à interpeller directement le lecteur pour lui proposer de survoler quelques scènes. Un procédé qui a le don de m'agacer.

Ensuite, je dois bien avouer que le roman souffre de quelques longueurs surtout dans sa troisième partie qui est, à mes yeux, la moins réussie. Tout le principe de ces voyages dans le temps repose sur une astuce, une supercherie qui perd finalement tout son sens (et tout son intérêt) dans un dernier tiers qui se traîne en longueur. S'ensuivent de nombreuses explications sur les univers parallèles, confuses au possible, qui n'apportent strictement rien au récit. Au contraire, le beau soufflé retombe un peu à cause de ce tournant dans l'intrigue.

C'est vraiment dommage car cela reste un bon roman qui aurait gagné son originalité, pleine et entière, si seulement l'auteur ne s'était pas écarté de son idée de départ. Je suivrai donc avec curiosité la carrière littéraire de Felix Palma.
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