AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de pyrouette


Gilles et sa soeur ont grandi auprès d'un père volage et d'une mère dépressive, subissant son sort. Si dans un premier temps le père, ne doutant pas une seconde de son pouvoir, essaie de rendre son fils complice de ses adultères, leurs rapports vont vite se détériorer quand il officialise une liaison, quittant le domicile familial, laissant une épouse incapable de se gérer seule qui multiplie les menaces de suicide auprès de ses enfants. Geneviève, la soeur, préfèrera la fuite et prendra le large dès que possible en gardant un lien avec ses parents. Gilles va se noyer dans l'alcool, la drogue, le sexe, tout en ayant un bon boulot.

Une bagarre sanglante avec son père qui le laisse pour mort, va être le détonateur de la première dépression. Huit dépressions en trente ans. Gilles est un survivant.

Il nous raconte les descentes en enfer, les hospitalisations, les dures remontées vers la vie, la vie avec ses semblables dans les services de psychiatrie, comment il a conservé son travail, sa rencontre avec Laurent son mari, les retrouvailles avec sa soeur.

Sa mère décédée, son père sénile, il peut enfin libérer sa parole, son témoignage, sa vie. Si, dans tous ces romans, il a laissé une touche, une toute petite part de cette vie, là, il ouvre les vannes et se libère de ce poids porté depuis toujours.

D'un ton lucide, humble, authentique mais aussi avec beaucoup de sensibilité, il se livre et nous livre son récit où la vie n'est jamais loin même au fond du gouffre.

Le livre commence par une lettre au père, tellement touchante, tellement libératrice, de celles qui vous serrent le coeur même si vous n'êtes pas concerné.

Je voulais lire ce témoignage après avoir entendu Gilles raconter son histoire. Il a ce sourire d'un gamin espiègle et cette souffrance inexorable au fond des yeux, ce regard qui dit la victoire sur l'enfance, malgré tout.
Commenter  J’apprécie          460



Ont apprécié cette critique (44)voir plus




{* *}