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Critique de frandj


Tous les lecteurs d'un tel livre connaissent d'avance le fait divers inouï qu'il raconte: la survie des passagers uruguayens d'un avion tombé au coeur des Andes. Trois heureux hasards ont conduit à une sorte de "happy end" de cette aventure: d'abord, les intéressés n'ont pas tous été tués sur le coup; ensuite ils ont pu subsister pendant 72 jours, par la transgression d'un tabou majeur; enfin, deux d'entre eux (dont le narrateur lui-même) sont parvenus à descendre de la montagne pour appeler les secours. Chacun de ces trois événements avait une chance infinitésimale de se réaliser.

Au coeur d'un massif montagneux grandiose et parfaitement indifférent à la vie humaine, ces rescapés - très jeunes pour la plupart - ont affronté des monstrueuses difficultés et une angoisse de tous les instants. Mais leurs qualités personnelles étaient remarquables: ils avaient reçu une formation exigeante sur le plan physique et moral; une solidarité exceptionnelle les liait, puisqu'une grande partie d'entre eux constituait une équipe de rugby de haut niveau. Sans ces caractéristiques très particulières, sans leur persévérance hors du commun et, aussi, sans une incroyable chance, ils seraient évidemment tous morts. Le narrateur écrit: « Il n'y avait pas de saint parmi nous. Nous n'avons pas survécu parce que nous étions parfaits mais parce que, en fin de compte, l'intérêt que nous nous portions les uns aux autres était largement supérieur à notre intérêt personnel » (p. 330).

N. Parrado s'est retrouvé en position de "deus ex machina", mais il n'en tire aucune gloire. Le souvenir de cette expérience est resté pour lui atroce de bout en bout. La seule chose qui reste gravée dans son coeur, c'est qu'il n'y a qu'une seule chose importante dans la vie humaine: l'amour. L'amour de son père, de sa femme (épousée plus tard) et de ses amis… J'ajouterai une chose: j'ai été frappé personnellement par la nécessité de transgresser les tabous pour survivre - et aussi parfois pour vivre, tout simplement.

J'avais lu il y a plusieurs décennies le livre "Les survivants" écrit sur cette aventure unique en son genre, par le journaliste P. P. Read. N. Parrado ne le désavoue pas. Mais il est sans doute préférable de lire le récit de l'un des protagonistes. De plus, l'auteur nous donne un bon aperçu sur "l'après", sur son retour en Uruguay: c'est vivant et instructif.

Tout le monde devrait lire (et méditer aussi) ce témoignage absolument exceptionnel, à mon avis.
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