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Critique de Milllie


Après avoir repéré ce livre dans une Masse Critique (où je ne l'ai pas gagné) et avoir craqué en l'achetant chez mon libraire, c'est une lecture que j'attendais d'attaquer avec impatience car le sujet m'intéressait et le travail journalistique fait par l'auteur semblait prometteur. Hélas, c'est finalement une lecture qui m'a parue bien poussive, à laquelle j'ai du m'accrocher pour arriver au bout et dont je sors déçue.
L'auteur enquête autour de la disparition mystérieuse de Lucie Blackman, une jeune anglais de 21 ans partie s'exiler à Tokyo un peu au hasard pour suivre une amie et gagnant sa vie en exerçant le métier ambigu d'hôtesse dans un bar. La 4e de couverture semblait promettre une enquête fouillée sur la complexité de la société japonaise, l'industrie des bars à hôtesses, le fonctionnement de la justice et les bas fonds de Tokyo. J'ai trouvé qu'en réalité ce livre ne nous apprenait pas tant de choses que ça, le rythme est très lent, le journaliste rapporte le moindre détail de l'enquête y compris certains qui n'apportent pas grand chose au récit.
Les premiers chapitres retraçant l'histoire familiale de Lucie m'ont paru très longuets, l'auteur y détaille tout son passé, y compris le divorce de ses parents, sa vie en tant qu'adolescente, ses ex petits amis... certes cela permet sans doute de mieux comprendre cette jeune fille et les raisons de sa venue au Japon mais je pense qu'on aurait pu faire plus synthétique.
La partie sur les bars à hôtesses et l'industrie du sexe et ses multiples variantes au Japon m'a par contre paru très intéressante : l'enquête est très fouillée, l'auteur nous donne à voir les multiples facettes des nuits de Tokyo avec de nombreuses clés sur la culture japonaise et sans jamais juger.
A l'inverse, sa critique implicite de l'enquête et du fonctionnement de la justice japonaise m'a agacée : certes de multiples maladresses ont été commises pendant l'enquête, certes le meurtrier aurait sans doute pu être appréhendé beaucoup plus tôt, mais est-on vraiment sûr que d'autres pays auraient mieux géré cette affaire ? Ces chapitres m'ont paru être rédigés "à charge" sans pour autant nous donner vraiment des explications sur la différence de culture et d'histoire qui motivent ce fonctionnement de la justice (en résumé : au Japon, l'essentiel est que l'accusé avoue son crime, toute l'enquête vise donc à obtenir des aveux avant le procès). L'auteur insiste beaucoup sur ce qui lui semble être des fautes de la police, se montre très ironique et au final n'apporte pas vraiment d'éléments concrets laissant penser qu'il y a eu des complicités ou des fautes de la part de la police ou des juges.
Je crois que ce livre a aussi souffert pour moi de la comparaison avec le magnifique Laetitia de Ivan Jablonka que j'avais lu il y a quelques années. Ce dernier a si bien réussi au fil de son enquête à donner vie à Laëtitia, assassinée dans des circonstances atroces, et à enquêter en profondeur sur tout ce qui tournait autour de ce meurtre (environnement familial, enquête policière, fonctionnement de la justice...) que la comparaison que je n'ai pas pu m'empêcher de faire rend La disparue de Tokyo bien léger par comparaison.
Ce n'est donc pas un mauvais livre mais je suis restée clairement sur ma faim... et si vous n'avez qu'une enquête à lire concernant une disparition je vous conseillerai plutôt mille fois de lire Laëtitia, dont on ne ressort malheureusement pas indemne.
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