Ibicus, tome 1

Pétrograd, 1917. Nous sommes en pleine révolte. Siméon Nevzorof exerce le simple métier de comptable. Parce qu'une voyante lui a prédit un avenir fait de gloire et de fortune, il met tout en oeuvre pour réussir sa vie et survivre à la révolution qui règne partout. Coup de chance pour lui, il rencontre un antiquaire, plein aux as, qui lui propose de devenir son associé. Mais ce sont les émeutes dans la ville, des hommes sont tués, notamment cet antiquaire. Sans scrupule, il lui vole tout son argent et décide de s'enfuir à Moscou, sous un nouveau statut, celui d'aristocrate. Il se fait comte et mène la vie d'un dandy. Dans cette ville, il fera la connaissance de la belle Allotchka et se réfugiera dans la drogue. Jusqu'où Siméon est-il prêt à aller pour survivre et se faire un nom, au détriment des autres?

Opportuniste, cynique et froid, autant de qualificatifs pour décrire cet album et pourtant, on a envie de connaître la suite. D'une noirceur parfois terrifiante, qui exprime finalement bien l'état d'esprit de cette époque, cet album illumine par son graphisme incroyable et une élégance particulière.
Sur fond de lavis majestueux, Rabaté a fait une oeuvre d'art: tout en noir et blanc avec une infinité de gris, des planches finement travaillées, des détails de toute beauté, des expressions des visages très vivantes et parfois terrifiantes...
Il y a de la douceur et de la poésie dans les images, contrastant avec le scénario dramatique; telle est finalement la force de cet album.