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Critique de hervethro


Quand Jean Marie Pelt fait du tourisme, il ne fait pas les choses à moitié.
Quinze ans après avoir publié son « tour du monde d'un écologiste », il remet ça en 2005. Au gré des écosystèmes dûment décrits et expliqués, il colle parfaitement à la définition de l'écologie : l'étude des relations des organismes vivants avec leur milieu. On y comprend que tout est lié dans un écosystème à tel point qu'il ne serait pas idiot de penser que la Terre en elle-même est un super organisme, comme un animal est l'équilibre de toutes les cellules qui le composent. On nomme cela l'hypothèse Gaïa.
Parfois un peu rébarbatif et surtout, comme il se doit dans un ouvrage qui peint des lieux existants réellement, les mots sont moins évocateurs que les images. Un documentaire signé Arthus Bertrand aura toujours plus de force que toute la prose du monde, à l'exception de quelques belles signatures littéraires – mais Jean Marie Pelt est un botaniste, pas un écrivain.
Ce périple pourrait commencer plus mal, puisque l'auteur nous emmène à Tenerife, aux Canaries. Une ile riche en biodiversité puisque l'altitude est comprise entre zéro et plus de trois mille mètres. Une sorte de Corse au large des côtes africaines du nord-ouest.
Mais il n'est pas utile d'aller au bout du monde pour observer et comprendre comment fonctionne un écosystème : à deux pas de chez lui, en Lorraine, il nous fait visiter un de ces lieux humides qui tend à disparaitre du paysage (marais, tourbière) puis nous entraine en balade au Mont Saint Michel pour expliquer le rôle primordial de l'homme sur son milieu et enfin à la rencontre de caïmans en pleine Guyane.
On parcourt les forêts britanniques et la fabuleuse Prairie américaine (donnant envie de relire le flamboyant livre de Fenimore Cooper, à l'occasion). Là encore, l'action de l'homme sur son environnement est prépondérant.
Mais comme tout n'est pas toujours rose dans le meilleur des mondes, Pelt revient sur quelques catastrophes écologiques majeures (désertification, tempêtes, tsunamis), leurs causes et leurs conséquences pour finir par une fabuleuse métaphore : l'ile de Nauru. Grandeur et décadence de la frénésie du toujours plus que l'homme aime tant mettre en place. Nauru, une véritable métaphore de ce qui nous attend au niveau planétaire.
On ira également nous baigner dans ce qu'il reste de la mer d'Aral… Pour bien comprendre que le problème n'est pas l'apanage d'un seul modèle politique mais, plus globalement, de notre rapport à la planète. Trop longtemps nous l'avons considéré comme un objet dont on maitrisait la destinée sans remarquer qu'elle n'est pas une marchandise mais juste notre maison et notre jardin.
Enfin, pour terminer sur une note optimiste qui prouve que l'écologiste lorrain ne fait pas partie des catastrophistes stériles qui abondent sur internet, Pelt nous fait visiter le Bhoutan. Il vous sera du reste assez compliqué d'y aller par vous-même, le petit pays coincé entre les deux super puissances bien peu soucieuses d'écologie que sont l'Inde et la Chine régulant les visites extérieures tout comme il modère son empreinte écologique (pour reprendre une expression à la mode).
Une lecture parfois un peu lassante, que l'on peut agrémenter d'images trouvées sur le net ou sur la chaine Planète en plein coeur de la nuit.
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