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Critique de SNaumiak


Dans les années 70, deux frères, Dave et Richard Pelzer, d'une fratrie de cinq garçons, ont été l'un après l'autre le souffre-douleur de leur mère alcoolique et psychologiquement dérangée.
Ils habitaient la petite maison rose du 40, Crestline avenue, à Daly City en Californie. La maison est floutée sur Google Map.
Ils ont tous les deux écrits le récit de leur enfance :
- Dave a écrit "A child called 'it'" (enfance), "The lost boy" (familles d'accueil 12-18 ans) et "A man named Dave" (vie d'adulte, non traduit en français) ;
- Richard a écrit "A brother's journey" (enfance et adolescence).
Alors que Dave a été sorti de sa famille à 12 ans par les services sociaux, Richard y est resté.
Chacun confirme ce que l'autre a subi. Cependant, la grand-mère maternelle et Scott, le "chouchou" de la mère, ont nié vivement les violences. Par ailleurs, certains sceptiques leur ont reproché une construction habile et le maintien en haleine du lecteur dans une ambiance cauchemardesque dans le seul but de générer les dizaines de millions de dollars récoltés dans le monde.
Pour ma part, j'ai lu beaucoup de récits de vie et je trouve que ceux de Dave et RIchard Pelzer font partie des plus intéressants.
Je pense qu'ils sont tous les deux doués pour l'écriture, ce qui est fréquent quand on a souffert, d'autant plus que Richard, en plus, était roux et bégayait. D'ailleurs, Dave a écrit ensuite "The privilege of youth" (non traduit en français), et tous les deux sont spécialisés dans la maltraitance infantile et la reconstruction de soi.
Reconstruction et résilience.
Dans son 2ème livre, Dave raconte comment il s'est reconstruit auprès des familles d'accueil et dans le travail en mettant à profit les qualités qu'il a développées durant sa survie.
Dans son livre, Richard montre extrêmement bien comment on peut rester paralysé par la peur au point de subir les coups et les insultes sans se défendre, alors qu'on est plus grand et plus fort que sa mère physiquement et qu'on pourrait l'envoyer valser d'un seul coup de poing. Il en comprend la raison vers l'âge de 16 ans et la dévoile à la fin de son livre.
Petite cerise sur le gâteau : la foi en Dieu n'est pas développée dans les récits de Dave et Richard ; mais comme d'autres auteurs passionnants dont j'ai lu le récit d'une vie douloureuse, notamment américains et irlandais, ils l'ont acquise. Ceci confirme l'idée que la douleur permet de comprendre la souffrance du Christ sur la croix et de toucher le mystère de Dieu.
Une belle maison dans une banlieue tranquille, un père respecté grâce à son métier, des enfants scolarisés qui travaillent bien, une voiture, un jardin, bref une famille en apparence sans problème mais qui cache des douleurs, c'est un peu ma propre enfance et c'est sûrement pour cette raison que l'histoire des Pelzer me touche autant.
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