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Critique de motspourmots


Il aura donc fallu attendre six ans depuis le premier tome (Ils m'ont menti) pour obtenir enfin le droit de lire la suite du Cas Malaussène censé également être la fin de la saga qui m'accompagne, comme pas mal d'autres depuis 35 ans. Va savoir si c'est la faute d'Alceste, l'auteur de Ils m'ont menti dont Benjamin Malaussène a la garde au sein des Editions du Tallion, qui aurait trop tardé à écrire son deuxième opus Leur très grande faute, ou si Pennac - qui déclarait à la sortie du premier qu'il n'avait aucune idée de la suite - a eu du mal à s'y remettre... Une chose est sûre : ce dernier tome est un festival, un feu d'artifice et un vrai gros plaisir de lecture.

En introduction, l'arbre généalogique de la famille Malaussène est là pour rassurer ceux qui auraient un peu oublié où on en est, même si, on le sait rien n'est tout à fait attendu dans cette famille où les pères sont soit disparus soit doubles ; en toute fin, un répertoire des noms pour ceux qui s'acharneraient à vouloir suivre. Mais en fait, j'avoue que se perdre un peu dans les patronymes, les surnoms et autres alias ferait presque partie du plaisir. Pennac est en pleine forme et joue avec un plaisir contagieux à explorer l'intense liberté offerte par la fiction. Pour ceux qui suivent (il y en a), nous avions laissé l'homme d'affaires Georges Lapiéta en fâcheuse posture, son faux kidnapping transformé en véritable rapt. le voilà donc en compagnie de son fils, aux mains d'un étrange gang dont le chef surnommé Pépère possède à peu près tous les talents liés au mal. Insoupçonnable, indétectable, sans scrupules ("Au fond Pépère tu es un Des Esseintes qui a réussi" lui dit un jour l'un de ses soldats...), malin, très malin. Mais peut-on se croire plus malin que la famille Malaussène ?

Si Benjamin est plutôt en retrait, laissant la vedette à la jeune garde à commencer par Verdun alias la juge Talvern, l'auteur profite de ce baroud d'honneur pour rassembler les troupes et passer en revue quelques-uns des plus épiques moments de la saga ; tout ceci sans oublier d'ancrer ces nouvelles aventures dans notre époque, sur laquelle évidemment il y a beaucoup à dire. Petit arrêt sur le milieu de l'édition et sa rentrée littéraire, manipulation de l'information, capitalisme, trafics et appât du gain, collusion entre justice et politique... ce n'est pas parce qu'on en rigole qu'on ne voit rien. Les enfants ont grandi, ils se sentent investis d'une mission de protection envers Benjamin qui s'est tant dévoué pour eux, Benjamin qui "n'aimerait pas savoir que, de nos jours, la vérité ça se fabrique".

Allez, on n'en dit pas plus si ce n'est que ce dernier tome se révèle très inspiré, jusqu'au bouquet final digne des meilleures séries TV et qui laisse sans voix. Ça me donne envie de me relire toute la saga, un de ces prochains étés.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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