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Critique de Arakasi


Pas de repos pour les braves ! En ce dur hiver de 1627, nous accompagnons le Capitaine Alatriste et Inigo dans la plus belle et la plus perfide des cités, Venise. Et ils n'y vont pas pour le plaisir d'admirer les palais de la Sérénissime, vous vous en doutez. Leurs desseins sont bien plus sombres et périlleux, à savoir l'assassinat du doge Cornari pendant la Messe de Noël afin de le remplacer par aristocrate plus favorable à l'Espagne. Dans la ville aux mille canaux, le Capitaine et son jeune compagnon devront se méfier de leurs nombreux ennemis, mais également de leurs amis, puisque les voilà associés pour l'occasion avec le dangereux spadassin Malatesta. Ajoutons que la Couronne Espagnole est un commanditaire tout ce qu'il y a de moins fiable et l'on devinera aisément que toute cette affaire va virer à la catastrophe… Pour la plus grande joie de l'heureux lecteur, bien sûr !

Septième tome des aventures du Capitaine Alatriste, « le pont des assassins » est devenu aussitôt mon préféré ! D'abord parce qu'il se déroule à Venise, ville de lumières et d'ombres que tout bon espagnol se doit d'exécrer cordialement et d'admirer en secret. La cité est mise en scène de façon très atypique, fastes et ors laissant la place à l'entrelacement des ruelles étroites et labyrinthiques, aux petits ponts branlants qui semblent ne mener nulle part et aux tavernes enfumés où se mêlent prostituées et spadassins. C'est une Venise de boue, de neige et de givre où l'on prend plaisir à s'égarer, surtout en aussi bonne compagnie.

Je dois aussi reconnaître un faible pour les scénarios réunissant des antagonistes forcés de combattre dans le même camp. L'association orageuse entre Malatesta et la Capitaine m'a donc mis en joie. Leurs interactions sont délicieuses, mêlant petites piques sournoises et éclairs de franchise : ces deux-là ne s'aiment pas, mais ils se comprennent et partagent la même lassitude un peu suicidaire face à monde qui les laissera tôt ou tard sur le pavé. Plus mature que dans le tome précédent, le jeune Inigo semble avoir fait une croix sur sa crise d'adolescence – Ouf ! – et pose un regard de plus en plus perspicace sur son mentor, l'admirant toujours mais sans illusion sur ses faiblesses et ses vices. le personnage d'Alatriste en ressort plus attachant et plus complexe que jamais et c'est avec impatience que j'attends de le retrouver dans ses futurs aventures.
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