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Critique de dido600


Ce livre nous cause une impression forte et pénible : il nous met face à cette part de silence obstiné de l'Histoire où des êtres égarés, qui ignoraient sans doute tous des raisons et des circonstances de la conquête de l'Algérie survenue quelques années auparavant, se trouvent impliqués dans une aventure qui les dépasse.
Ils en ignoraient les enjeux, ils en ignoraient les périls et les cruautés, comme ils en ignoraient le devenir. La plupart de ceux-là du premier convoi auraient été incapables de situer l'Algérie sur une carte. Seule la misère, seule la faim, seules les violences subies, les compagnons fusillés, les habitaient. Ils étaient mûrs pour le crescendo de l'abandon. Abandon de l'idéal d'un monde plus juste, abandon des barricades défendues au prix du sang, abandon du faubourg Saint-Antoine, du Trou Normand, et de tous les territoires de l'enfance et de la vie d'avant.
Dès le début du livre, Michèle Perret nous entraîne face à des personnages hauts en couleur, à la verve très faubourienne, à la révolte vissée au corps, dans une des fictions anagogiques dont elle a le secret.
Ils ont cru à l'Odyssée qu'on leur vendait, au rêve de la Terre promise, au Royaume et au sceptre d'une terre fertile, généreuse où pousseraient à profusion le blé et les oranges, une terre vide de gens, vide de peuple, qui ne demandait qu'à être fertilisée, occupée, peuplée. L'Histoire a montré à leurs descendants qu'ils avaient été floués. Mais c'était avant, c'était il y a une éternité… On leur avait dit : «Sortez, le voyage vous guette !».
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