AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Syl


Janvier est glacial. Dans les rues sinistres de Saint-Giles, le sergent Evan contemple les corps ensanglantés de deux hommes. Aux premières constations, il semblerait qu'ils aient été roués de coups. le premier, mort, est un homme d'une cinquantaine d'années, le second est un jeune homme d'une vingtaine d'années qui respire encore. La qualité de leurs costumes indiquent des gens de la haute société. Que faisaient-ils en ce territoire ? C'est chez un tailleur qui reconnaît son travail, qu'Evan apprend l'identité de ces deux malheureux ; Mr. Leighton Duff et son fils Rhys.
Aucune piste oriente Evan dans son enquête et ce n'est pas Rhys Duff, seul rescapé de l'agression, qui pourrait l'aider. Il est dans l'impossibilité de témoigner et ne peut émettre que quelques sons de souffrance.
Hospitalisé à Saint-Thomas, puis retourné chez lui sur les conseils du Dr. Corriden Wade, médecin et ami de la famille, Rhys a pour infirmière Hester Latterly.
Hester, ancienne infirmière de la guerre de Crimée, a les compétence pour le soigner. Elle l'aide aussi à surmonter ses traumatismes moraux. Rhys se comporte étrangement, il ne supporte pas le contact, surtout celui de sa mère, et fuit le sommeil pour ne pas cauchemarder. Hester doit alors le rassurer et l'habituer à sa présence. Elle lui raconte ses souvenirs de Crimée, lui lit des romans et petit à petit gagne sa confiance.

William Monk, détective privé, n'a pas revu Hester depuis un certain temps, deux semaines pour être précis… Leur mésentente se base sur de ridicules malentendus et quelques vexations. Tous deux s'apprécient mais s'insupportent également. Sans travail, sans la présence réconfortante de Lady Callandra partie en voyage, Monk s'ennuie. Il réagit donc favorablement à la demande de Mrs. Hopgood qui souhaiterait l'engager. Propriétaire d'un atelier de confection dans les bas quartier de l'East-End, elle a pu constater que certaines de ses ouvrières avaient été rossées sauvagement. Dans cette affaire, on parle de viols et de sévices. Pour nourrir leurs enfants, ces jeunes femmes n'hésitent pas à se prostituer et, n'ayant pas de souteneurs, elles n'ont personne pour les protéger. de plus, chacune panse leurs plaies dans le silence et la honte, n'osant en référer à la police.
Monk, toujours atteint d'amnésie, s'aperçoit qu'il est bien connu dans ce monde de taudis du nord de la Tamise. Ce n'est pas le respect qu'il suscite, mais plus de la peur et de l'ironie. Mais qui était-il ?
Les témoignages qu'il récolte patiemment, orientent l'enquête sur des hommes fortunés qui s'amusent en imposant leur puissance, force et supériorité. Bien vite, ses pas le mèneront vers Ebury Street, là où Hester a été engagée…

William Monk, Hester Latterly et plus tard Oliver Rathbone uniront leurs intelligences pour résoudre les drames ; meurtre, agressions, viols.

Dans ce huitième tome, nous quadrillons quelques quartiers de Londres. Comme l'auteur le précise, le misérable borde les quartiers huppés. C'est en 1890 que l'on commençât à réhabiliter l'East End. William Monk arpente ces deux univers, tout aussi à l'aise dans l'un que dans l'autre.
Le sujet traité dans cette enquête raconte la condition miséreuse des femmes, obligées de se livrer à la prostitution et des abus qu'elles subissent. La justice est inéquitable, voire absente. Autre thème, celui de la domination des gens de pouvoir, par la violence, l'humiliation, les indignités. Cette oppression offense aussi bien les femmes que les hommes.
Nous retrouvons comme dans les précédents épisodes pour les enquêtes et le procès, le trio de tête Monk-Hester-Rathbone. Leurs rôles s'étoffent et donnent à l'histoire un attrait indiscutable !
Toujours séduite par cette série, je ne peux que vous la conseiller…

"Il n'hésita qu'un instant, se demandant si elle s'efforçait de se montrer courageuse, et voulait prendre sur elle d'épargner ses propres sentiments. Mais, quand il la regarda de nouveau, il sut que ce n'était pas le cas. Il y avait en elle une aptitude à comprendre qui lui donner la force de replacer ce moment douloureusement sincère dans le cadre de tous les triomphes, tous les échecs aussi, qu'ils avaient partagés.
Il s'approcha d'elle et, avec une infinie douceur, se pencha pour déposer un baiser sur sa trempe, au-dessus du sourcil – sa joue demeura contre la sienne, son souffle agitant les mèches libres de ses cheveux.
Puis il tourna les talons et s'éloigna sans un regard en arrière. Il craignait de commettre un geste irrémédiable et il ne se sentait pas encore prêt."
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (6)voir plus




{* *}