Ce roman-là m'a moins touchée, moins emportée que
le Cavalier Suédois, du même auteur, qui il est vrai avait placé très haut la barre de mes attentes. La faute en incombe indubitablement aux personnages principaux, trop médiocres et pathétiques pour susciter en moi la moindre sympathie, quand
Le Cavalier tirait une grandeur poignante de ses faiblesses.
Malgré tout, c'est un livre indubitablement fascinant, où règnent en maître les spectres noirs de la guerre, de la superstition et de la bêtise humaine. Est-ce Dieu, le diable ou la folie qui mène la danse ? Tous sont présents, à parts égales - ou pourraient l'être. A moins que tout ne soit qu'une farce burlesque, une farce très cruelle et très noire dont la chute est entendue au sens propre, vers l'autodestruction et la perte de soi.
Et le Marquis lui-même est de ces héros étranges, d'une obscure puissance, qui mériterait de figurer parmi les plus grands classiques.
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