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Critique de JeanLibremont


C'est le type meme du roman historique a prendre en vacances, tres agréable a lire et, en meme temps, collant de pres a ce que l'on sait de ce célébrissime Medicis que tous connaissent sous le nom de "Lorenzo le Magnifique" et cela surtout depuis la superbe série tv sur l'épopée des Medicis. Il devait son surnom de "Magnifique" a son exceptionnelle prodigalité envers les grands artistes florentins dont les créations et la compagnie lui procuraient un grand plaisir. C'est un personnage que l'auteur n'a pas grand mal a nous rendre sympathique et que je rangerais pour ma part volontiers dans la catégorie des grands baiseurs de l'Histoire avec en sus la qualité d'avoir été aussi l'un des grands mécenes de la Renaissance italienne.

Lorenzo est probablement ce qui s'est fait de mieux en matiere de grand bourgeois éclairé et flamboyant de la Renaissance italienne, période "Quattrocento". Né dans une famille a la fois riche, puissante, raffinée et, last but not least, aimante envers ses enfants, Lorenzo est d'excellente constitution (jamais malade), intelligent, curieux d'esprit, pas méchant mais trop préoccupé des plaisirs des sens et de l'esprit pour se soucier vraiment des autres, croyant en Dieu (du moins, le croit-il) mais peu préoccupé de morale chrétienne - ce qui se concoit étant donné l'immoralité ostentatoire du haut clergé de son époque - il est avant tout tres sensuel et ultra sensible au charme des jolies filles. le fait qu'il ait "une gueule" comme on dit, avec son long nez et son prognatisme mandibulaire (machoire inférieure avancée), ne l'empeche nullement de conquérir le coeur des dames, bagout (il leur compose des vers de circonstance), prestance physique et fortune obligent. le roman n'en parle pas, mais Lorenzo était aussi - semble-t-il - myope, ce qui expliquerait en partie son caractere plutot pacifique, en contraste avec celui habituel des puissants males de son temps.

Lorenzo n'aura donc pas été homme d'épée ni meme particulierement doué pour les affaires, mais son héritage intellectuel, physique et matériel, combiné avec une bonne étoile lui ayant permis de survivre a tous les mauvais coups dont était prodigue cette époque de conspirateurs et de spadassins, lui ont permis de traverser la vie comme un météore... jusqu'a ce que le destin lui présente la facture. Celle-ci, sous la forme d'une sale maladie auto-immune, elle aussi héritée helas - la "malédiction des Médicis" -, a transformé en calvaire ses dernieres années avant qu'il ne rende son ame au Créateur a l'age de quarante-trois ans. Lorenzo n'aura finalement pas laissé une grande trace dans l'histoire et aura meme, du fait de son désintéret relatif pour les affaires, un peu contribué a amorcer le déclin de la dynastie des Medicis, mais nul doute que sa sensualité débridée a généreusement répandu ses flamboyants genes parmi la population de la douce toscane.
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