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Critique de leboncoinlecture


J'ai été au départ interpellée par le sous-titre « Trois contes » pour des textes de théâtre mais j'ai progressivement compris la part de monstruosité, de violence, de penchant vers la folie que l'on retrouve dans les contes à travers ces personnages de filles et de femmes. Il y a une forte montée en puissance d'un conte à l'autre.

Le titre du recueil « Portrait d'une sirène » propose un portrait féminin en créature hybride, mi humaine mi bête, les deux s'imbriquant, de façon plus ou moins équitable, plus ou moins enfouie ou visible, la bête affleurant voire prenant le dessus (parfois de façon assez inattendue) au gré des relations sociales et des conventions sociales pour les deux premiers textes, l'équilibre de départ étant beaucoup plus fragile dans le troisième texte.

« Princesse de pierre » est le monologue d'une jeune fille, collégienne sans doute, victime de harcèlement. Monologue certes, mais pas sans auditoire. Elle s'adresse régulièrement à ses harceleurs, les faisant se mettre à sa place, évoquant le détail ténu qui a démarré ce tourbillon infernal, l'incompréhension totale de la victime, la marque au fer rouge pour une vie entière dans la construction de soi et dans son rapport à l'autre.
J'ai trouvé les mots justes et les idées frappantes, cela produirait un travail et une réflexion très intéressantes avec des élèves.

« Rouge dents » pourrait fort bien être étudié à la suite du premier texte, mettant ici en scène une jeune fille face à son reflet dans le miroir. Echange parfois houleux entre les deux, au sujet du paraître, de l'être social, des injonctions, du contournement des injonctions, de l'appropriation de son apparence, de la force nécessaire pour être soi, s'imposer en tant que soi – mais pour quelles conséquences ?
Là encore, mots justes et idées frappantes qui parleront en particulier à des ados, à partir de la 4ème, parfait en lycée selon moi.

J'ai trouvé « Carrosse » plus complexe et moins accessible. Je précise qu'aucune indication de jeu n'est apportée (comme dans les autres textes), on comprend qui parle uniquement par l'alternance d'une écriture sans format spécifique avec une écriture en italique – on devine une mère en crise et sa fille esseulée mais demandeuse d'attention. Je me suis parfois demandé si les deux personnages ne se mélangeaient pas. Ce qui est sûr, c'est que la tension est à son comble et que la violence et la folie transpirent.

Découverte intéressante de cette autrice, Pauline Peyrade, que je suis curieuse de suivre.
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