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Critique de cathcor
Un témoignage glaçant.
Une histoire d'amour bouleversante.
Une tragédie en trois actes, comme les trois trimestres de cette année scolaire 1981-1982, .
Septembre.. Eric, le narrateur, collégien de 3ème à Saint-Etienne, est en train de sombrer et de se perdre, Il ne communique que très peu avec sa mère et plus du tout avec son père, dont il ne veut à aucun prix avoir la vie, faite de travail et de règles rigides. Il végète sur le plan scolaire, n'a de réel intérêt pour rien. Et surtout, il fait partie d'une bande de "pauvres merdes", dont les membres ne sont unis par aucun lien d'amitié , mais comme il le dit lui-même , par le mal qu'ils font . "Agglomérés comme les cellules d'une tumeur qui se reconnaissent entre elles, toujours prêtes à infecter un corps sain". Merlin, Garde, Losserand, Rosenthal. Les uns sont plus ou moins inconscients de leurs actes. Les autres sont "des mecs vénéneux", de véritables " anges de la mort". Ils sont fils de médecins , d'avocats, de gros industriels. Les plus modestes ont pour pères des employés ou de petits cadres. Leur quotidien est fait de drogue, de violence, voire de barbarie, de racket, de provocations sexistes, de prédations sexuelles, de brimades ou de représailles sur les plus jeunes.
Pourtant pour Eric, le jour de la rentrée, c'est l'apparition, la déflagration, l'impression " d'être un satellite qui se détache d'une fusée pour aller rejoindre son étoile", C'est Anne. Anne "belle à l'intérieur". Anne qui remplace "les mots de cul par des mots jolis, légers, heureux". Anne porteuse de douceur et de paix. Anne qui réconcilie Eric avec les tâches scolaires.. Avec ses parents. Qui lui fait prendre en horreur sa vie passée.
Mais Anne vient d'un autre quartier, La Cotonne, et "Les nanas de la Cotonne, elles restent à La Cotonne". Bien pire: elle est sortie, à la fin de sa 5ème, avec Karim Boudjelal, le "caïd des mecs de la Cotonne". Alors la machine infernale se met en marche. Traqués par la bande rivale, et par son chef, Karim, Eric et Anne ne peuvent plus se voir que clandestinement, surtout après qu'Eric est sauvagement agressé et conduit aux Urgences. Pourtant leur amour résiste et Eric continue à changer. Un évènement décisif achèvera sa transformation.
Un nouvel élève rejoint la classe de 3ème. Pétrocian, violent, associal, dépravé, accro à l'héroïne, qui transporte dans son sac un couteau de chasse et un calibre 7,65 chargé. Il devient l'ange satanique de Losserand et Rosenthal, qui représentaient jusque là pour Eric le summum du mal. Après le viol collectif, au cours d'une soirée, de Laura, une de leurs condisciples "un peu conne mais pleine de vie", Pétrocian, Rosenthal et Losserand se servent d'elle comme défouloir, la poussent à s'enfoncer dans la drogue et elle meurt d'une overdose, dans les toilettes du collège.
Pétrifié d'horreur et de dégoût, Eric, qui n'a pu la sauver, rompt définitivement avec son ancienne bande.
Et puis, un matin d'avril, juste 7 mois après leur rencontre, la vie du collégien bascule dans l'horreur. Un groupe de policiers débarque au collège. Anne a été retrouvée assassinée dans les caves d'un bloc de son quartier. Une enquête révèle qu'elle a été sauvagement prise à partie dans la rue, à son retour d'une belle soirée avec Eric, violée, puis torturée au cutter ou au rasoir et qu'elle est morte de ses blessures.
Eric, n'est plus qu'un survivant sauvage et hagard, et, puisqu'il est interdit de dévoiler les vraies et absurde raisons du meurtre et l'horrible fin, on ne peut que conseiller aux ados et à leurs parents la lecture ce roman. Oui, on sait. Les bandes rivales. La loi de la jungle. Les banlieues . L'héroïne, ou , faute de mieux, l'eau écarlate. Les violences, qui ne sont pas l'apanage des milieux défavorisés. Que fait-on? Que faisait-on déjà, dans les années 80 ? Que fait-on pour Eric, Anne, ces ados qui n'étaient "pas loin du paradis"? On voudrait crier "Pitié pour eux" et remercier Laurent Peyrard pour ce roman-cri de révolte, peut-être issu de son expérience personnelle, en tout cas efficace et percutant.
Merci à Babelio, à Masse Critique et aux Editions L'échelle du temps.
Une histoire d'amour bouleversante.
Une tragédie en trois actes, comme les trois trimestres de cette année scolaire 1981-1982, .
Septembre.. Eric, le narrateur, collégien de 3ème à Saint-Etienne, est en train de sombrer et de se perdre, Il ne communique que très peu avec sa mère et plus du tout avec son père, dont il ne veut à aucun prix avoir la vie, faite de travail et de règles rigides. Il végète sur le plan scolaire, n'a de réel intérêt pour rien. Et surtout, il fait partie d'une bande de "pauvres merdes", dont les membres ne sont unis par aucun lien d'amitié , mais comme il le dit lui-même , par le mal qu'ils font . "Agglomérés comme les cellules d'une tumeur qui se reconnaissent entre elles, toujours prêtes à infecter un corps sain". Merlin, Garde, Losserand, Rosenthal. Les uns sont plus ou moins inconscients de leurs actes. Les autres sont "des mecs vénéneux", de véritables " anges de la mort". Ils sont fils de médecins , d'avocats, de gros industriels. Les plus modestes ont pour pères des employés ou de petits cadres. Leur quotidien est fait de drogue, de violence, voire de barbarie, de racket, de provocations sexistes, de prédations sexuelles, de brimades ou de représailles sur les plus jeunes.
Pourtant pour Eric, le jour de la rentrée, c'est l'apparition, la déflagration, l'impression " d'être un satellite qui se détache d'une fusée pour aller rejoindre son étoile", C'est Anne. Anne "belle à l'intérieur". Anne qui remplace "les mots de cul par des mots jolis, légers, heureux". Anne porteuse de douceur et de paix. Anne qui réconcilie Eric avec les tâches scolaires.. Avec ses parents. Qui lui fait prendre en horreur sa vie passée.
Mais Anne vient d'un autre quartier, La Cotonne, et "Les nanas de la Cotonne, elles restent à La Cotonne". Bien pire: elle est sortie, à la fin de sa 5ème, avec Karim Boudjelal, le "caïd des mecs de la Cotonne". Alors la machine infernale se met en marche. Traqués par la bande rivale, et par son chef, Karim, Eric et Anne ne peuvent plus se voir que clandestinement, surtout après qu'Eric est sauvagement agressé et conduit aux Urgences. Pourtant leur amour résiste et Eric continue à changer. Un évènement décisif achèvera sa transformation.
Un nouvel élève rejoint la classe de 3ème. Pétrocian, violent, associal, dépravé, accro à l'héroïne, qui transporte dans son sac un couteau de chasse et un calibre 7,65 chargé. Il devient l'ange satanique de Losserand et Rosenthal, qui représentaient jusque là pour Eric le summum du mal. Après le viol collectif, au cours d'une soirée, de Laura, une de leurs condisciples "un peu conne mais pleine de vie", Pétrocian, Rosenthal et Losserand se servent d'elle comme défouloir, la poussent à s'enfoncer dans la drogue et elle meurt d'une overdose, dans les toilettes du collège.
Pétrifié d'horreur et de dégoût, Eric, qui n'a pu la sauver, rompt définitivement avec son ancienne bande.
Et puis, un matin d'avril, juste 7 mois après leur rencontre, la vie du collégien bascule dans l'horreur. Un groupe de policiers débarque au collège. Anne a été retrouvée assassinée dans les caves d'un bloc de son quartier. Une enquête révèle qu'elle a été sauvagement prise à partie dans la rue, à son retour d'une belle soirée avec Eric, violée, puis torturée au cutter ou au rasoir et qu'elle est morte de ses blessures.
Eric, n'est plus qu'un survivant sauvage et hagard, et, puisqu'il est interdit de dévoiler les vraies et absurde raisons du meurtre et l'horrible fin, on ne peut que conseiller aux ados et à leurs parents la lecture ce roman. Oui, on sait. Les bandes rivales. La loi de la jungle. Les banlieues . L'héroïne, ou , faute de mieux, l'eau écarlate. Les violences, qui ne sont pas l'apanage des milieux défavorisés. Que fait-on? Que faisait-on déjà, dans les années 80 ? Que fait-on pour Eric, Anne, ces ados qui n'étaient "pas loin du paradis"? On voudrait crier "Pitié pour eux" et remercier Laurent Peyrard pour ce roman-cri de révolte, peut-être issu de son expérience personnelle, en tout cas efficace et percutant.
Merci à Babelio, à Masse Critique et aux Editions L'échelle du temps.
