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Critique de JML38


Le titre et la couverture de ce roman nous annoncent un peu la couleur : il va être question dans le récit d'un livre à la lecture létale et de rapaces très agressifs. Ce que confirme, au moins pour le thème du livre tueur, le premier chapitre dans lequel un collaborateur d'une maison d'édition se suicide après avoir lu une partie d'un manuscrit, portant à trois le nombre de morts dus à cette lecture.

Le commandant Niels Tiéno, qui ne fait pas dans la dentelle quand il s'agit d'interroger un suspect, est chargé de cette étrange affaire, qui va se télescoper avec une autre impliquant des membres de la BAC. Apparaît alors le lieutenant Gabriel Barrias, flic des plus atypiques, ancien SDF incorporé dans la police de façon quelque peu obscure pour le lecteur, ce qui explique une personnalité et des obsessions que seule sa patronne, la commissaire Sophie Galant, arrive à canaliser.

Les deux flics se retrouvent à traquer une jeune femme, à l'origine du télescopage précédemment évoqué, suspectée du meurtre d'un psychiatre sauvagement agressé à son domicile, et qui serait également l'expéditrice du sus-cité manuscrit. Je vais m'arrêter là pour les détails car je sens que vous commencez à décrocher et que si je rajoute qu'il est éventuellement question d'illuminés membres d'une secte millénaire, et que le nom d' Adam, celui qui s'est fait virer du jardin d'Éden, pourrait être prononcé apportant forcément au récit une touche d'ésotérisme, je vais définitivement en perdre quelques-uns au passage.

Ce qui est sûr c'est que côté intrigue complexe le lecteur est servi, à condition de ne pas trop se pencher sur l'aspect réaliste de l'histoire. Il ne faut pas s'attendre à un style brillant par son originalité, l'auteur privilégiant l'efficacité et le rythme, avec un démarrage somme toute un peu laborieux, le temps évidemment de mettre en place tous les éléments.

Laurent Philipparie étant lui-même officier de police, une certaine patte d'écrivain/policier se retrouve dans le texte, mais il faut lui reconnaître le mérite de ne pas hésiter à égratigner au passage l'institution qui le nourrit avec quelques petites phrases du genre : « Les carriéristes avaient remplacé les patrons, la frilosité bureaucratique le goût de l'efficacité » ou en parlant de la commissaire « Elle avait appris à survivre, à se protéger d'une institution en pleine déconfiture».

Certains chroniqueurs regrettent un manque de précision sur quelques aspects de l'intrigue, allant même jusqu'à émettre l'idée que 200 pages de plus n'auraient pas été de trop. Je suis loin de partager cet avis, pensant au contraire que cela aurait nui à ce qui fait le principal atout de ce roman, son dynamisme.

Au final un livre divertissant dans lequel l'auteur fait preuve d'une grande imagination, sans véritablement se démarquer par son style et son écriture de l'immense production annuelle de polars, mais l'histoire est suffisamment addictive pour permettre de passer un bon moment.
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