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Critique de Pavlik


Jean Piaget est surtout connu pour sa contribution à la psychologie, notamment en ce qui concerne le développement de l'enfant, mais il s'est également beaucoup intéressé à la biologie et aux théories de l'évolution. Ainsi, il s'appuie, dans cet essai sur l'opposition entre les théories de Darwin, et de ses successeurs, et celles de Lamarck. Pour ce dernier, les changements de comportement imposés par le milieu entrainent des variations évolutives qui se fixent ensuite par hérédité ; autrement dit l'acquis devient de l'inné. Au contraire, pour Darwin, les évolutions génotypiques se font au hasard et les mieux adaptées sont conservées par la sélection naturelle. Dans cette optique, le comportement n'a pas de rôle actif dans l'évolution mais en est seulement une conséquence.
Piaget est intuitivement porté vers les idées de Lamarck mais il n'ignore pas que ses héritiers ont tenté de nombreuse expériences, sans succès, afin de démontrer que le comportement influe sur la forme ou la propriété d'un organe, se traduisant en quelques générations par l'apparition de nouvelles espèces.
Pour autant, Piaget observe que, si certaines espèces modifient leur comportement à cause d'une variation de leur environnement non souhaitée, d'autres, au contraire, explorent des habitats pour lesquelles elles ne sont pas à priori adaptées. Il en vient à formuler que le comportement (et donc l'évolution) a pour but ultime, non seulement l'extension du milieu habitable, mais également l'augmentation du pouvoir des organismes sur lui. C'est ainsi qu'il parvient à transcender l'opposition théorique initiale en expliquant que la causalité biologique n'est jamais linéaire mais implique des systèmes à boucles. Autrement dit, le comportement est à la fois "un producteur de changement évolutifs en même temps qu'une résultante de ceux-ci".
Ce que je trouve très intéressant dans l'hypothèse développée ici c'est le parallèle que l'on peut faire avec l'évolution de l'homme, qui, au regard de ses capacités supérieures a sut conquérir et dominer son habitat (à savoir la planète entière). Pour autant, si ses moyens sont infiniment supérieurs, sa logique, en tant qu'espèce, ne serait guère différente de celle d'un escargot. Ceci nous amène à penser qu'il ne faut pas négliger "la part animale" de l'homme dans l'explication de son évolution et qu'il faut savoir rester humble par rapport aux autres espèces qui tentent de faire la même chose que nous avec beaucoup moins. Bref, respectons les animaux, ils ont bien du mérite.
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