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Critique de wellibus2


Art ou ethnographie ? Pendant des décennies, une guerre de tranchées a divisé les spécialistes de l'Afrique, et par conséquent a séparé artificiellement les objets tribaux en deux vastes catégories. D'un côté, les tenants de l'ethnographie se sont emparés des pièces qu'ils considéraient comme révélatrices des us et coutumes, des croyances religieuses, etc. le musée de l'Homme à Paris a ainsi accumulé les centaines de milliers d'instruments de musique, d'outils ou d'appuie-nuque, collectés par les différentes missions ayant arpenté les terres de l'empire colonial. de l'autre, émanant de ces mêmes étendues, des statues et des masques ont rejoint la catégorie plus ou moins définie des objets désignés comme artistiques. C'est ainsi qu'est né le musée des Arts africains et océaniens. Et ce alors que d'autres domaines, telles les oeuvres du Moyen Age français ou de l'Antiquité romaine, étaient présentés depuis longtemps dans un heureux mélange de coffres et de triptyques, de statues et de vases. Cette répartition a présidé dans de nombreux autres pays occidentaux. le marché des amateurs a suivi, pour une part, le même cloisonnement, pourtant si peu justifiable dès que l'on observe de près un objet. Un morceau de bois peut certes servir quotidiennement de pilon et aider à concasser les récoltes. Mais les ornements qui le magnifient lui confèrent un statut dépassant de loin la nécessité de l'agripper sans qu'il glisse entre les mains. Que les motifs gravés dans le bois aient éventuellement une fonction spirituelle destinée à favoriser le travail n'enlève rien à la beauté de l'objet, donc à son aspect artistique. C'est pourquoi, de nos jours, le mélange des anciennes collections est à l'honneur. le musée du Quai-Branly a réuni des pièces d'une même ethnie, en provenance des deux musées précités, sans distinguer arbitrairement entre le fétiche et la calebasse. Tout objet africain est à la fois un sujet d'étude ethnographique et un spectacle pour l'oeil avide de beauté ou d'étonnement. Revue de presse Dans un ouvrage truffé d'anecdotes, ce passionné répond aux questions que tout collectionneur d'art africain est amené à se poser un jour. «Il ne s'agit pas de propulser le lecteur au statut de doctorant en art africain mais de l'aider à mieux analyser ce qu'il peut ressentir devant une sculpture ou un bouclier», explique-t-il dans la préface de l'ouvrage, dédié à sa fille de 3 ans, tombée récemment amoureuse d'une statuette Chamba (Nigeria). Truffant son propos d'anecdotes amusantes, Emmanuel Pierrat, adepte de «l'érudition joyeuse», tord le cou à nombre d'idées reçues et offre une belle initiation à cet art tribal, souvent présenté comme inaccessible ou mystérieux. (Cécile Jaures )

http://www.abebooks.fr/
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