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Critique de LivresdAvril


C'est le titre de "La révolte des animaux moches" plus que la couverture un peu criarde qui m'a attirée. Il sonnait comme quelque chose de drôle, et peut-être l'occasion de distiller quelques messages sur le poids de l'apparence, etc.
Et des messages, il y en a. Trop.
Plutôt que de mener une intrigue forte permettant de développer un propos (comme le fait Jean-Claude Mourlevat dans "Jefferson" par exemple), Coline Pierre assène des vérités de manière très appuyée. Ainsi, il est répété à plusieurs reprises qu'"avant la Révolution de 2018, le monde était un peu barbare. Les hommes pensaient que les animaux n'avaient pas vraiment de conscience ni de sentiments, alors ils s'autorisaient à les tuer pour les manger." mais aussi que "Ils ont beau ne plus nous manger, les humains ne nous aiment toujours pas beaucoup. On est devenus sans intérêt puisqu'on n'est plus comestibles."
Mais ce n'est pas tout. Pèle mêle sont abordés : le droit des animaux (donc), les discriminations, les contrats précaires, les médias racoleurs, la capacité des femmes à obtenir des postes à responsabilités tout en menant de front carrière et vie de famille, les réseaux d'influence...
Alors oui, je suis pour que l'on prenne les enfants pour des lecteurs intelligents. Mais cela fait un peu beaucoup. Alfred le dit lui même : "un combat à la fois."
J'ai ici parfois eu plus l'impression de lire des extraits d'un document de L214 ou un programme électoral qu'un roman jeunesse.

C'est d'autant plus dommage que le propos est assez juste et donne aussi l'occasion de faire un parallèle avec la situation des personnes d'origine étrangère, puisque les animaux moches sont relégués aux tâches subalternes et victimes d'un délit de faciès. J'ai aussi bien aimé la partie "machination" des chevaux pour garder leurs privilèges qui m'a évoqué la "Résidence Beau Séjour" de Gilles Bachelet.
Bref, une idée de départ intéressante mais dont le développement ne m'a pas convaincue.
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