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Critique de inaji


Derrière le mépris qu'on affiche pour les fins heureuses, je crois qu'il y aussi de l'autoprotection face à la terreur que nous inspire l'erreur. Car se tromper n'est pas chic.
La méfiance et le pessimisme, l'enracinement dans une posture critique orgueilleuse est plus tenable que l'espoir déçu. Il y a une prime sociale à parier sur les ratés et l'inaction, sur l'échec et le déclin.
S'il s'avère qu'on a été trop optimiste, l'erreur sera considérée comme une faute de jugement. Si on prophétise la défaite, on peut toujours postuler que la réussite relève du hasard, ou que la débâcle arrivera tôt ou tard, et on aura forcément raison, car l'entropie nous guette toujours. Si on affiche publiquement son espoir, on est le naïf, le rêveur, l'ignorant, l'idiot, celui qui ne sait pas. On est celui qu'on peut moquer. Retour au collège, où on se tait plutôt que de prendre le risque de dire une bêtise, où on cache ses folles ambitions et ses rêves (jusqu'à trop souvent les faire taire tout au fond de soi), où on musèle ses questions et ses incompréhensions pour dissimuler sa vulnérabilité.
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