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Critique de berni_29


Le Bouclier de Minerve est un recueil de poèmes de l'écrivain et poète symboliste roumain Ion Pillat, traduit merveilleusement par Gabrielle Danoux, avec le concours de Muriel Beauchamp.
On ne rappelle jamais assez que la traduction est aussi un art, un travail de création qui vient revisiter les fondations du texte initial. J'ai aimé les propos de l'écrivain Frédéric Boyer lui-même traducteur, entendu sur France-Culture à ce sujet : " Traduire c'est s'immiscer, se confronter au texte d'un autre, s'opposer parfois, c'est peut-être aussi le transformer, c'est un moment de réinvention à travers la captation des mots écrits par un autre..." C'est peut-être une nouvelle fondation pour ce texte qui continue alors son chemin...
Je remercie ici chaleureusement Gabrielle Danoux qui m'a permis de faire quelques pas dans la littérature roumaine, grâce au partage de quelques œuvres qu'elle a traduites, dont celle-ci.
Ce livre qu'il faut voir comme une anthologie de poèmes qu'a écrit l'écrivain roumain, est une suite au recueil que j'ai eu le plaisir de vous commenter tout récemment, Monostiches et autres poèmes. Celui-ci est pourtant d'une facture plus classique, quoique le texte propose parfois quelques digressions qui nous surprennent agréablement.
Comme à chaque fois, la traduction de Gabrielle Danoux est fluide, lumineuse, ce qui est un défi à part entière lorsqu'il s'agit de poésie.
Ceux sont tour à tour des sonnets, des quatrains... qui nous montrent combien Ion Pillat était un admirateur de la Grèce et plus particulièrement de la Grèce antique.
Des vers gorgés de soleil nous entraînent dans la lumière hellénique où sont convoqués dieux et déesses.
Paysages de collines et de ciel, le temps s'immobilise, minéral. Le son d'une flûte portée aux lèvres d'un pâtre ionien vient brusquement nous réveiller.
Une île apparaît. Ulysse cherche une crique où faire escale, tandis que Nausicaa se baigne dans ses eaux limpides à la tombée du jour ; le chant des sirènes et celui des nymphes s'enroulent alors autour de nos doigts...
La Grèce antique n'est pas la seule halte géographique de ces pages. La Roumanie, l'Orient apparaissent dans cet archipel d'îles et de mots. Et puis, brusquement, comme venant clore avec magie ce voyage, d'autres rivages plus charnels, aux courbes ondulantes, nous tendent les bras et nous inclinent vers des songes oublieux...
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