Plus gros que le ventre

Il n'est pas bon dit-on d'avoir les yeux plus gros que le ventre.
C'est un dicton sur la gourmandise, que les jeunes lecteurs pourront d'ailleurs vérifier avec ce nouvel album drôle et impertinent de Michaël Escoffier.
L'approche de l'auteur n'est pas sans faire penser au classique "chhht!" de Sally Grindley qui nous fait progresser doucement jusqu'à la chute finale, à pas de velours, à répétition comme sur un conte randonné et les enfants sont invités à ne pas faire de bruits, ne pas réveiller l'ogre du château qui pourrait les manger tout crû.
La chute de cette album est très réussi et celle imaginée par Michaël Escoffier également.
Une bonne morale ici à la gourmandise.
Amandine Piu place la scène et ses personnages en aplats sur l'ensemble des double-pages, couvertes d'un beau verger.
Il ne faudra pas réveiller la grosse bête qui y dort sinon...
Trop tard.
Progressivement, les animaux de l'album tremblent et voient le paysage se réduire comme peau de chagrin, englouti par le monstre gourmand.
Des éléments donc disparaissent des pages au fur et à mesure, cela en est ludique.
Après les éléments du livre que lui restera t-il à dévorer tout crû?

La tension monte à la lecture et au visuel jusqu'à ce que...
La chute sera à découvrir pour ne rien gâcher.
C'est bien rythmé, les illustrations sont amusantes et captivantes.
Un autre album qui aura le plaisir d'être lu et relu afin de profiter de sa fin irrésistible.