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Critique de Henri-l-oiseleur


Des sites comme Babelio permettent au lecteur qui aime la fantasy de choisir les bons livres et d'éviter les mauvais. Le Grand Ancêtre, Tolkien, a suscité une multitude d'épigones et d'imitateurs, ce qui n'est pas une mauvaise chose et rappelle la création par imitation, arborescence et continuations des romans du Moyen-Age. Mais avec les mêmes ingrédients, on tombera sur G.G. Kay dans le pire des cas (en fait, il y a encore pire), ou sur Stefan Platteau dans le meilleur. On aura toujours des forêts impénétrables, des mythes plus ou moins élaborés, des guerres, des êtres naturels et surnaturels, des quêtes, des aventures, etc ... Comment faire la différence ? Elle est moins dans l'inventivité (on atteint vite les frontières de ce qui peut s'imaginer - ici, c'est le thème mythologique du demi-dieu, fruit de l'union d'une mortelle et d'un dieu) que dans le style, à savoir, la vision du monde, ce que la phrase de l'auteur donne à sentir, à humer, à rêver. Pour avoir une idée de la supériorité de "Manesh", il suffit de le comparer, mettons, à "La tapisserie de Fionavar" (qui a des qualités propres). Dans un cas, le lecteur entend, écoute et perçoit la forêt : dans l'autre, elle est seulement nommée, elle n'est qu'un signe de forêt, une allusion aux forêts des autres livres, un panneau indiquant "forêt mystérieuse". Manesh se recommande donc par la sensualité profonde de ses paysages, par l'impression incroyable de vécu dans l'évocation du héros, par le plaisir que l'on prendra à s'attarder dans ses pages comme on s'attarde à une promenade et que l'on ne veut pas rentrer. Tout vient de la langue et du style, évidemment, riche et capiteux comme celui de Jaworski ou de Tolkien (en anglais), résultant d'un travail de la langue et d'un amour de la langue qui font toute la différence avec les fabricants d'épopées de troisième ordre.
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