Et ton coeur qui bat

Je ne sais pas honnêtement ce qui fait que l'on conseille de lire les livres de Carène Ponte en été.

Cela doit certainement avoir quelque chose à voir avec cette fameuse étiquette feel good que l'on colle systématiquement à tous les livres parlant de femmes en pleine reconstruction de leur vie.

Evidemment avec cette étiquette vont les croyances d'un texte peu construit, d'une histoire un peu bateau et je vous passe la suite. Comme si il n'était pas possible d'écrire la vie des femmes avec sérieux...

Ah mais si, ça existe ça.

Il y en a plein des livres écrits bien souvent par des hommes. Ils nous narrent la vie de ces femmes parfois courageuses, parfois fautives, parfois libertaires ou libertines, c'est selon.

Tout y est. le fond. La forme. Un style épuré. Une image d'Epinal ou égratignée. J'en ai lu plein des livres comme cela. Des bouquins qui me rappellent que ma vie n'est pas si mal finalement.

Pourquoi donc est-ce que je me plains?

Alors que ces livres là ont la cote auprès des littéreux(mot que je viens d'inventer, histoire de ne pas figer à tout jamais la langue française au siècle passé, voir au précédent...et si il existe déjà, je ne le savais pas), nous sommes quelques centaines de milliers à lire des romans dits légers.

Sommes-nous donc une armée d'idiotes écervelées influencées par les pubs sur RTL radio?
Qué nenni!

En Belgique, il y en a peu de la pub pour les livres...

Prenons ce roman. Lecture aisée. En effet, pas un grand roman de la littérature française. Je ne sais pas si l'Histoire le retiendra comme un classique indispensable à l'éducation des générations futures.

Ce dont je suis convaincue par contre, c'est que "Et ton coeur qui bat" de Carène Ponte a permis à ses lecteurs.trices (je suis convaincue qu'il y a des hommes) une bulle d'oxygène.

Il faut être une femme pour le savoir (et aussi ne pas rester dans ses préjugés j'en conviens) ou un homme (pas) parfait ouvert à la diversité, à l'idée que la lecture est multiple.

Je ne te tannerai pas avec les vertus des lectures bien-être...Je dirais juste que j'ai aimé ce roman. Ce n'est certes pas avec ce roman que je comblerai ma culture littéraire. le texte est en effet bien plus accessible qu'Aragon.

Par contre, grâce à ce roman, j'ai eu l'opportunité de m'éloigner des clichés de la femme parfaite. J'ai souri à l'humour bien présent de l'autrice malgré une histoire loin d'être drôle.

Alors oui, c'est vrai, dès le début, j'ai compris la fin. Cependant, Carène Ponte m'a dupée. Elle m'a laissé croire que tout allait bien. Que cette Roxanne avait le job de ses rêves. Une vie parfaite.

Et bien, pas du tout.

En écrivant cette histoire, l'autrice a pris un parti prix: celui de raconter une histoire douloureuse et d'en faire un roman positif. Tout le monde nous parle de résilience...là voilà bien contée ici.

J'ai donc lu ce roman en été. J'aurais pu le lire à n'importe quelle saison de l'année. Même au pied du sapin, il aurait trouvé sa place. Peut-être parce que si un livre arrive entre nos mains, c'est qu'il y a une raison.

Ce roman permet de passer un bon moment, de se déconnecter de notre réalité de superwoman. Il a comme vertu de réaliser que malgré nos pouvoirs magiques, nous les mamans ne sommes pas parfaites...

Heureusement que les livres de Carène Ponte sont là pour nous le rappeler!