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Critique de ThomasNouvelle


Le nouveau roman de Roland Portiche s'inscrit parfaitement dans une lecture d'été. Après la trilogie Ernetti, l'auteur nous emmène sur les pistes du linceul du Christ. Un roman d'aventures comme on les aime et qui donne de la matière à une réflexion plus profonde qu'il n'y paraît.

En cette fin de 13ème siècle, le croisé Ulysse Cameron de Bath se voit confié une mission. Retrouver le fils d'un seigneur écossais, un certain Alister Durward. Ce dernier a disparu en Galilée et n'a plus donné signe de vie. Aidé de son fidèle écuyer Kostandin et de Sybille, la soeur du disparu, le trio va prendre la route de Saint-Jean-d'Acre. La ville est prise par les mamelouks et le sultan égyptien al-Malik al-Ashraf, ce qui annonce la fin du royaume de Jérusalem et la fin des croisades médiévales en Terre sainte.

En parallèle, nous faisons la rencontre d'Alister Durward, le jeune chevalier a été fait prisonnier par des trafiquants de reliques. Sa particularité, il ressemblerait au Christ … Afin d'abuser de leur victime, les trafiquants vont le transformer en une relique vivante. Autrement dit, ils lui feront subir les supplices du Christ. Poignets et pieds transpercés par des clous, la couronne d'épines, le flanc transpercé par une lance, avant de le placer dans un linceul pour les marques de sang liées aux supplices soient imprimées sur le tissu.

De la verte Écosse à l'ilkhanat de Perse, le trio va tout faire pour retrouver le malheureux Alister et fera la rencontre de Guillaume de Beaujeu, de Jacques de Molay et des templiers, sans oublier les Ottomans, les Mongols et l'ilkhan Arghoun, descendant du grand Gengis Khan. Les personnages sont cohérents avec eux-mêmes, les enjeux sont clairs et bien définis. Ce roman d'aventures coches toutes les cases avec une dose de mystères, de combats et de philosophie. Il offre un chemin initiatique à son héros Ulysse Cameron de Bath et propose un instant de réflexion sur la foi.

Il ne pouvait en être autrement car l'auteur nous présente son héros comme étant un descendant de Adélard de Bath. Ce savant du 12ème siècle est considéré comme un précurseur en matière de philosophie, de mathématiques et pour son érudition de la culture arabe. Benoît Patar, docteur en philosophie décrit ce personnage de la manière suivante : « Adélard affirme le caractère foncièrement mortel de l'homme, le péché n'ayant joué qu'un rôle secondaire au niveau de la destinée de l'espèce ». Une description qui transparaît parfaitement dans le caractère d'Ulysse lorsqu'il sera sauvé in-extremis de la morsure du désert.

Un mot rapide sur les reliques et son « commerce ». le recel de reliques est une source de revenus non-négligeable aussi bien pour les trafiquants que pour l'Église qui charrie de nombreux fidèles venant admirer ces dernières. C'est d'ailleurs la thématique principale. Quel est le prix de celles-ci ? Compte-t-on en vie humaine ou espèces sonnantes et trébuchantes ? Entre la dévotion et la vanité, les hommes restent ce qu'ils sont et voient une manne financière importante.

Roland Portiche nous parle d'une des plus célèbres reliques du monde, le Saint-Suaire. Il s'agit de l'une des pièces les plus controversée de l'Histoire. Il met également en parallèle de son histoire, une autre relique, le Mandylion d'Édesse qui a été mentionné au 6ème siècle. Selon l'église orthodoxe, il s'agirait de la première icône du Christ. Ce suaire a été conduit à Constantinople dans le courant du 10ème siècle et disparaît en 1204, lors du pillage de la ville, pendant la quatrième Croisade. Il réapparaît en France sous la protection de Saint-Louis et nous perdons sa trace à la Révolution française. On comprend donc qu'avec de tels éléments, l'auteur combine intelligemment n pour nous faire douter de l'authenticité de la relique. Il est quelques fois agréable de se faire berner.

En conclusion, voici un excellent roman d'été. Bien fourni, bien écrit, très divertissant, moins fouillis que le dernier Ernetti où l'auteur cherchait à conclure son roman. Au fil des 361 pages, on prend plaisir à rencontrer chaque protagonistes. On partage les joies, les souffrances et on n'en ressort pas totalement idiot. Une lecture d'été comme on les aime. À lire au bord d'une piscine ou ailleurs.
Lien : https://litteraturemaconniqu..
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