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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Dead Presidents (épisodes 1 à 6). C'est le deuxième dans le cadre de l'opération "Marvel NOW". Il comprend les épisodes 7 à 12 initialement parus en 2013, écrits par le même duo Gerry Duggan et Brian Posehn. L'épisode 7 est dessiné et encré par Scott Koblish. Les épisodes 8 à 12 sont dessinés et encrés par Mike Hawthorne, avec l'aide de Jason Gorder et John Lucas pour l'encrage de l'épisode 12.

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Épisode 7 - Sur la côte ouest, fin des années 1970, début des années 1980, Deadpool signe un pacte avec Vetis, un démon mineur, s'engageant à faire boire plus Iron Man, en échange d'une usine de fabrication de "Laser disc".

Un petit mot du responsable éditorial prévient qu'il s'agit d'un épisode d'inventaire (dans les années 1970 et 1980, Marvel disposait d'un ou deux épisodes hors continuité publiable sur le champ, si l'épisode mensuel normal avait du retard). Celui-ci est donc dessiné en reprenant quelques tics des années 1980 (Ah ! ce Cable à la Rob Liefeld), avec un tramage de couleurs à base de points grossiers. Il comprend de nombreuses allusions à des artefacts culturels de ces années : Hulk Hogan, Weird al Yankovic, Mark Gruenwald, Power Pack, les laserdiscs, Huey Lewis, les bandeaux éponge fluo, les rollers, etc.

Comme dans le premier tome, Duggan et Posehn accumulent les gags page après page. Cette tactique finit par être payante : difficile de rester impassible sous cette verve, d'autant que plusieurs gags font mouche (pas tous, mais suffisamment pour que le résultat ne soit pas de la ringardise, mais bien du comique). L'histoire en elle-même se déroule alors que Tony Stark (Iron Man) est sous l'emprise de l'alcoolisme, période Demon in a bottle. Dès l'épisode suivant, il devient évident que le seul objectif du récit est d'introduire le démon Vetis dans un mouvement de rétrocontinuité éhonté. Toutefois, aussi débridée que soit cette plongée dans le tout début des années 1980, Duggan et Prosehn raconte une histoire (assez légère) avec suspense et résolution, au milieu de ces blagues plus ou moins absurdes. Koblish se montre à la hauteur singeant le style un peu plus simple des années 1980, avec une bonne dose d'humour visuel et des exagérations partant vers l'absurde (Cable avec sa passoire métallique sur la tête en guise de casque). 4 étoiles.

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Épisodes 8 à 12 - L'esprit d'Emily Preston est toujours prisonnier du corps de Deadpool qui se retrouve avec 2 consciences qui peuvent communiquer entre elles. Il tarde à Preston de trouver un nouveau corps pour retrouver son mari et son fils. de son côté, Deadpool souhaite se venger de l'agent Gorman du SHIELD qui l'a floué. Mais le démon Vedis apparaît, exigeant que Deadpool exécute 4 individus qui ont passé un pacte avec lui. Pendant qu'il s'acquitte de sa mission, le spectre de Benjamin Franklin et Michael (le Nécromancien) essayent de retrouver la bibliothèque de l'Ancien qui contient des tomes ésotériques susceptibles de fournir des indications pour réincorporer Preston (parce que le Docteur Strange n'est pas joignable).

Bénéficiant de l'introduction de Vetis dans l'épisode précédent, Duggan et Prosehn proposent une histoire plus conséquente en 5 épisodes, tout aussi dense en blagues potaches et visuelles. Ils développent la situation établie dans le premier tome, avec les nouveaux personnages secondaires de la série : Michael (Nécromancien incompétent), Emily Preston (seul individu normal faisant office de clown blanc pour Deadpool), et le spectre de Benjamin Franklin. Seuls Deadpool et Preston bénéficient d'un semblant de personnalité. le scénario mêle mission d'assassinats avec une composante surnaturelle (pactes avec le diable, ou un de ses représentants), et quelques apparitions de superhéros (Superior Spider-Man, Daredevil, Jessica Jones) et de supercriminels de seconde zone (voire franchement parodiques avec Lady Stilt-Man). D'un côté, l'intrigue principale aboutit au résultat attendu : la tactique délirante et imprévisible de Deadpool lui permet de trouver la faille dans le contrat diabolique. de l'autre, Duggan et Prosehn ménagent plusieurs surprises, avec les actions délirantes et sanglantes de Deadpool, la façon de tuer un supercriminel invulnérable, et le don du sang involontaire de Deadpool (épisode 8).

Les blagues oscillent entre mauvais goût assumé (ultra-violence), répliques sarcastiques, éléments visuels incongrus (Deadpool nageant avec une charlotte), moquerie sur le physique (l'agent Scott Adsit avec un seul testicule), dérision et sarcasmes (l'ineptitude du Tricktser), parodie (Deadpool adaptant des poses de superhéros), et encore beaucoup de violence sadique à des fins humoristiques. C'est loin d'être très fin, mais en balayant large, les scénaristes maintiennent un niveau de bonne humeur assez élevé.

Ces épisodes sont dessinés par Mike Hawthorne dans un style superhéros plus conventionnel, avec une petite fatigue dans le dernier épisode qui manque d'arrières plans. Les décors deviennent un peu plus simplistes, voire naïfs. En fonction des séquences, Hawthorne est plus ou moins convaincant dans l'humour visuel. La charlotte de bain est bien réussie. La file d'attente pour accéder aux Enfers est très convaincante. L'humiliation subie par Michael lors de son incarcération (page muette de 6 cases) transcrit bien l'état d'esprit du personnage subissant ces avanies procédurales. À d'autres moments, l'approche très prosaïque désamorce l'aspect comique (Deadpool ligoté comme un veau dans la rue).

Cette partie mérite ses 4 étoiles pour le scénario, elle n'en mérite que 3 pour des dessins un peu trop communs.

Deadpool poursuit son chemin à travers la tripaille, l'absurde et le ridicule dans The good, the bad and the ugly (épisodes 13 à 19).
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