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Critique de ATOS


L'histoire s'inscrit en l'être à la mesure des temps. C'est un cercle, une roue. Vicieux plus que vertueux. le temps fait la roue, l'axe c'est la route. Les femmes, longtemps, n'avaient que leurs yeux, et une seule route. « L'époque, Adèle, c'est l'autre mot pour dire soumission »
...Les mots.. parole devenue mantra létal proverbial… Comment alors donner langage, le faire renaître ?
«  Je ne doute pas une seconde que tout, absolument toutes les phrases en italique prononcées par ma mère, lui était adressées par la sienne à qui la sienne parlait ainsi. Elle non plus n'a rien inventé. Je ne dis pas qu'elle se venge. je ne dis pas qu'elle y croit. Je dis qu'elle répète dans l'impossible conscience de la destruction qu'elle engendre, la répétition. Il n'est pas question d'amour mais de machines. ».
Elle écrit. Une longue lettre à Adèle. Sa fille. Qui vient de naître. Elle sait ce qu'il ne faudra pas reproduire. Donner naissance ce n'est pas se reproduire c'est créer, créer une possibilité.
La possibilité, c'est Adèle, maintenant dans son berceau.
Il faudra qu'Adèle entende toutes ces phrases vipérines et surtout qu'elle les oublie.
Adèle sera l'une de toutes les femmes sauf l'une,…ainsi sauvant l'une peut-on espérer qu'elles seront toutes sauver.
«  Si moi je ne dis par le « e » qui féminise les mots, elle, tu verras si tu la croises, ne dit jamais le « je » qui les assume ».
Lettre à Adèle, mais aussi et surtout lettre aux femmes, aux mères.
Pour briser le cercle vicieux des malédictions que les mères fond rouler, machinalement, avec le poids amer des mots, sur le corps et l'esprit de celles qu'elles engendrent.
Un récit juste et percutant. Maria Pourchet réactive, avec talent la voix du sens.
Astrid Shriqui Garain
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