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Critique de Sharon


Je ne suis plus étudiante en lettres modernes depuis longtemps, et je me dis que c'est une chance, parce que je n'aurai pas supporté de passer une année universitaire entière sur ce roman du XVIIIe siècle. Des spécialistes pourront l'adorer, aimer le décortiquer… Ce ne fut vraiment pas mon cas. Voici une courte analyse de ma part – au cas où vous seriez tenté de le lire.
Le narrateur est un rebelle, figurez-vous. Oui, un rebelle pour son époque : fils aîné d'une riche famille aristocratique dont il ne nous dira pas le nom (préservation, préservation), il entre dans l'ordre des chevaliers de Malte, bien que sa famille espérait un autre destin pour son aîné.
Il embarque donc pour Malte. Si vous avez de la patience, vous pourrez vous amuser à compter le nombre de fois qu'il s'est embarqué pour Malte, puis a repris la mer. de Malte, on verra peu de choses, si ce n'est la cour, ses cérémonies. Bien plus importants sont les moyens de s'assurer sa gloire, en des combats contre les infidèles.
Sur ce point, je ne puis m'empêcher de faire des rapprochements entre ce roman, publié en 1741, et les opéras qui séduisaient le public à l'époque. Que de récit de tempête, de bateaux naufragés, de turcs civils fait prisonniers, d'enlèvements, de déguisements ! Que d'invraisemblance, en un mot ! Ces multiples rebondissements, très répétitifs, m'ont vite ennuyée, de même que ces récits enchâssés faits par des hommes bien nés, qui, un jour, se sont fourvoyés. Autant d'avertissement pour le jeune narrateur. Autant de bâillements pour moi.
Il est aussi question de femmes, ou plutôt d'une femme : Héléna. le résumé fourni par l'éditeur raconte toute l'histoire, et n'aurait de cesse de choquer le lecteur actuel. Héléna n'a que treize ans et demi quand le narrateur tombe amoureux d'elle, quatorze ans quand il la séduite et l'enlève à sa mère, qui pensait que le jeune homme la poursuivait, elle, de ses assiduités. Et le jeune narrateur de se gausser des prétentions de cette femme déjà âgée – elle a trente ans.
La situation des femmes est bien précaire dans cette société. On peut faire de certaines femmes sa maîtresse – il est hors de question d'en faire sa femme, si la « tache » de sa naissance risque de salir le blason familial. le meilleur sort pour ces bâtardes, jamais nommées ainsi, restent le couvent puisqu'en dépit de l'amour ressenti pour elles, personne ne souhaite les épouser, ni leur géniteur les reconnaître, ou reconnaître leurs anciennes amours.
Mémoires pour servir à l'histoire de Malte est un livre ardu, à réserver aux spécialistes du XVIIIe siècle.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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