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Critique de Pois0n


Courte nouvelle qui se lit en une poignée d'heures à peine, le dernier esprit se veut librement inspirée d'une histoire de Charles Dickens (que je n'ai pas lue). Et si sa magnifique couverture, l'une des plus belles que j'ai eu l'occasion de voir (!), m'avait déjà attiré.e il y a six mois, le prix de l'ouvrage (vingt euros pour cent-cinquante pages) n'a eu de cesse de me faire repousser l'achat. Finalement, les critiques anglophones étant plutôt bonnes, le volume a fini par atterrir dans ma bibliothèque...
Et si je ne regrette pas non plus l'investissement, force est d'avouer que le dernier esprit est l'un de ces récits vite lus, vite oubliés, et dont les qualités n'occultent pas les défauts.

A noter que le résumé de la quatrième de couverture prend quelques libertés et raccourcis vis à vis du contenu du livre...

L'auteur nous présente donc Sam et Lizzie, deux orphelins des rues, au moment où ils tentent de soutirer quelque monnaie à l'acariâtre Scrooge. Et aussitôt, le premier défaut du roman saute aux yeux: la haine brûlante qui emplit immédiatement Sam paraît bien peu crédible! Dès lors, le parcours des deux enfants jusqu'à la maison de Scrooge sonne relativement faux, tout comme le manque de logique dans tout ça. Sam est loin d'être idiot, il a assuré la survie de sa soeur pendant des semaines, mais serait prêt à tout abandonner sur un coup de tête? ... Mouais.

On essaie donc d'occulter ce gros manque de crédibilité pour entrer dans le coeur du récit, les fameuses visions destinées à dissuader Sam de commettre l'irréparable. Et c'est là que Chris Priestley brille, là où la misère de la rue décrite en début de roman avait déjà su nous séduire. Les évènements dépeints sont peut-être prévisibles à des kilomètres à la ronde, il n'en reste pas moins que l'auteur excelle dans la description de la descente aux enfers du jeune homme et la noirceur de ce qu'il découvre. Et l'on se laisse enfin embarquer dans cet univers sombre et pessimiste, malgré le message au contraire encourageant et porteur d'espoir de la morale tapie derrière tout ça.

Jusqu'à la fin, dont on se doutait depuis le départ, ce qui n'aurait pas été important du tout... si l'auteur ne l'avait pas ratée à ce point! A ce stade, on ne peut même plus dire que "le hasard fait bien les choses" tant les ficelles du dénouement sont énormes, et rendent encore un peu plus bancals certains éléments de l'intrigue!
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Bref, l'ensemble n'est pas désagréable à lire, et possède une très bonne ambiance, et ce même malgré l'aspect prévisible des évènements. En revanche, le récit est entièrement construit sur des bases pas crédibles pour un rond, qu'il s'agisse de la soudaine envie de "vengeance" de Sam ou de la conclusion. Ce qui, au final, n'est pas si surprenant, puisque l'auteur devait bien raccorder son histoire avec celle de Dickens. Dommage que ce soit là qu'il ait pêché, sans quoi, le dernier esprit aurait vraiment pu être un bon roman.
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