Sans coeur et sans reproche

C'est avec un brin de déception que j'ai tourné la dernière page de ce recueil de nouvelles, Sans coeur et sans reproche. Pourtant, j'ai vraiment essayé d'aimer ces petites histoires que proposait Monique Proulx. Ici, je dois dire que j'ai lu récemment un autre recueil de cette auteure, Les aurores montréales, que j'avais adoré. J'espérais retrouver un peu – beaucoup – de ce que j'avais aimé ici. D'autant plus qu'il avait été écrit après. Je le retrouvais un peu, mais pas suffisamment. Proulx avait-elle tout donné préalablement. J'espère que non! Par exemple, les premières lignes, les premiers paragraphes de chacune des nouvelles réussissaient à m'intriguer et, surtout, à me plonger rapidement et de manière efficace dans la vie de leurs protagonistes. C'est fou. En quelques lignes, le lecteur peut se faire une tête, découvrir beaucoup, souvent par des petits gestes du quotidien auxquels il peut facilement s'identifier. Surtout, il est plongé dans une atmosphère intrigante. Pourquoi alors, avec tant d'éléments en sa faveur, Sans coeur et sans reproche ne m'a pas interpelé? Peut-être parce que, après un début prometteur, les aventures des protagonistes ne me rejoignaient pas. Il faut dire aussi que le monde de l'an 2000, vingt ans plus tard, est plus lointain que je ne l'aurais imaginé. Des individus qui attendent un coup de téléphone, à la maison, non merci. Les péripéties ont vieilli mais pas encore suffisamment pour contenir la patine du temps qui les rendrait précieuses. Aussi, la plume de Proulx n'était pas aussi poétique que dans son oeuvre précédente. Tout ceci étant dit, je lirai encore d'autres oeuvres de cette auteure, espérant retrouver ce que j'avais aimé dans notre première rencontre.