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Critique de JIEMDE


C'est noir, très noir ; il y fait froid, très froid ; et les personnages sont paumés, bien paumés. Mais qu'est-ce que c'est bon !

Les morsures du froid est une superbe plongée dans le Boston de l'après-guerre, où les alliances politico-mafieuses règnent en maître sur la ville pour s'en partager la lucrative rénovation, quitte à laisser sur le côté des tas de pauvres gens, sans le sou, alcooliques, drogués, qui n'ont souvent d'autre espoir que de trouver dans la journée les quelques cents nécessaires pour se nourrir, les quelques dollars nécessaires pour leur dose quotidienne. Et quitte à trucider - avec la manière SVP - toute personne ayant en tête d'entraver ces projets. Notamment les femmes quand elles décident de ne plus se taire...

Les meurtres se succèdent, rapidement attribués au Boucher de Boston. Mais Cal O'Brien et son pote d'enfance Dante Cooper, touchés de près par l'un d'entre eux, n'en croient rien et se lancent dans leur propre enquête dans une ville qu'ils connaissent si bien à tel point qu'ils ne la reconnaissent parfois plus. Et jusqu'au moment où ils décident de ne plus être passifs...

Thomas O'Malley - un aristochat bien sombre - et Douglas Graham Purdy réussissent bien plus qu'un bon polar très noir : ils nous livrent au passage deux superbes portraits et un beau cri d'amour.

Les portraits sont ceux de Cal et de Dante, personnages appelés à devenir récurrents dans les prochains opus des auteurs. Potes d'enfance, ayant grandi dans le même quartier populaire, leurs trajectoires ont dévié lors de la guerre, l'un partant combattre en Europe pour en revenir effroyablement marqué, l'autre pas. Mais même sans guerre, son infernale plongée dans la drogue le marquera de séquelles similaires, bien que différentes. Leur seul moyen de ne pas sombrer réside dans leur amitié, indéfectible. C'est bien décrit, parfois profond et ils deviennent rapidement attachants.

Le cri d'amour est adressé à Boston, une ville qu'on rêve de visiter après une telle lecture. Boston, le personnage principal des Morsures du froid, que tout le monde veut s'accaparer, mais qui ne se donne pas aussi facilement que les filles de ses trottoirs. Boston, congélo de l'Amérique, qui se chauffe à l'âme de ses vrais habitants, de ceux qui la servent avant de s'en servir.

Vivement la suite !
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