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Critique de jamiK


jamiK
26 décembre 2019
On dirait un dessin réalisé au stylo ou au feutre fin, simple, sans nuances, sans ombrés, juste au trait, parfois il n'y a qu'une seule illustration dans la double page. L'architecture est très présente, une architecture uniforme, de grands ensembles de bureaux, d'habitations, d'usine, de routes, un métro bondé, la multiplication des fenêtres, des voitures, rangés, ordonnés, tout cela décrit une vie morne, routinière, uniformisée. le graphisme utilise le principe de la répétition à outrance. C'est une dystopie qui décrit la vie métro-boulot-dodo, une vie sans vie, une critique de notre société en manque de rêve, d'imagination. Ce monde paraît horrible, et pourtant, il ressemble étrangement au nôtre, le monde du travail, la famille formatée, la consommation qui anesthésie l'humain, en fait des zombies sans âme. L'histoire raconte une journée dans cette société, on pourrait pour connaître la suite, reprendre au début, ça serait pareil, c'est un constat triste et terrible sur notre monde.
Cette bande dessinée a été écrite en 1970, ne sera publiée que plus de trente ans plus tard, sortie des oubliettes où elle n'aurait jamais dû s'y trouver. Peut-être que le style austère, le mélange des langues et le trait neutre et froid ont pu freiner les ardeurs éditoriales de l'époque, et il ne faut pas oublier que la notion de bande dessinée à l'époque n'était réservée qu'au divertissement. Cette bande dessinée n'a rien de divertissante, elle donne à réfléchir, elle marque, de son calme apparent se dégage une certaine violence, c'est une oeuvre tout à fait remarquable. À découvrir absolument.
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