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Critique de Arnauld57
UNE CRITIQUE DE SYLVIE GAGNERE - sur le site de la Grande Parade
Mais qui est-ce donc ? Tout le monde se souvient de Laïka la chienne, mais la chatte Félicette est quasi tombée dans l'oubli. Pourtant, elle a été envoyée en orbite autour de la Terre en 1963 par la France, et en est revenue vivante. Toutefois, après l'avoir étudiée sous toutes les coutures, elle a été euthanasiée pour « servir la recherche ». Ce triste sort, dont nous avons sans doute un peu honte aujourd'hui – il faut l'espérer en tout cas – explique probablement l'oubli dans lequel elle est tombée. À l'occasion du soixantième anniversaire de l'événement, auteurs et illustrateurs se sont réunis dans ce beau recueil.
Les onze illustrations qui ouvrent le livre sont remarquables : chacune avec leur style propre, elles rendent hommage à l'animal, qui avec humour, qui avec tristesse, qui avec colère, mais toujours avec talent ! Mention spéciale à celle de Wojtek-Siudmak, magnifique, mais toutes sont superbes.
Pour les nouvelles, on remarquera celle de Jean-Pierre-Fontana, qui, dans l' « Histoire du chat qui ne savait pas parler », explore une visite ratée, ou comment l'incommunicabilité entre espèces peut faire totalement échouer une rencontre du troisième type ! Un texte teinté d'humour noir.
« Question d'éthique » de Stéphane-Dovert, propose une solution radicale pour ne plus utiliser d'animaux d'expérience. Édifiant !
« La survie de Félicette » de Yann Quero, surfe habilement sur la vague des vidéos de chat pour offrir un récit à la tonalité douce-amère, où la Terre a été irrémédiablement saccagée…
Éloïse Hailone rend hommage, avec « Matricule F56-23 » aux militants de la cause animale, qui luttent pour que l'on cesse d'utiliser comme cobayes des animaux.
« Aller simple pour Aliaterra » d'Éric Lysøe aborde les liens qui peuvent unir un humain et ses chats, mais également le droit à mourir dans la dignité, mâtinés d'un soupçon de quantique, avec un soupçon de drôlerie qui emporte l'adhésion.
Arnauld Pontier utilise lui aussi le registre de l'humour dans un court texte malin et très plaisant, « L'homme de Schrödinger ».
« Ce diable de Sheïtan » d'Andrea-Deslacs joue sur la réputation sulfureuse du (des) chat(s) et leur aptitude à disposer de plusieurs vies. Mêlant habilement SF et fantastique, la nouvelle est très agréable à lire.
Dans l'ensemble, une anthologie de grande qualité qui rend un hommage appuyé et nécessaire à Félicette, comme à tous ces congénères sacrifiés au nom des rêves humains. Puissions-nous renoncer à cette injustice !
Sylvie Gagnère - 14 novembre 2023
Mais qui est-ce donc ? Tout le monde se souvient de Laïka la chienne, mais la chatte Félicette est quasi tombée dans l'oubli. Pourtant, elle a été envoyée en orbite autour de la Terre en 1963 par la France, et en est revenue vivante. Toutefois, après l'avoir étudiée sous toutes les coutures, elle a été euthanasiée pour « servir la recherche ». Ce triste sort, dont nous avons sans doute un peu honte aujourd'hui – il faut l'espérer en tout cas – explique probablement l'oubli dans lequel elle est tombée. À l'occasion du soixantième anniversaire de l'événement, auteurs et illustrateurs se sont réunis dans ce beau recueil.
Les onze illustrations qui ouvrent le livre sont remarquables : chacune avec leur style propre, elles rendent hommage à l'animal, qui avec humour, qui avec tristesse, qui avec colère, mais toujours avec talent ! Mention spéciale à celle de Wojtek-Siudmak, magnifique, mais toutes sont superbes.
Pour les nouvelles, on remarquera celle de Jean-Pierre-Fontana, qui, dans l' « Histoire du chat qui ne savait pas parler », explore une visite ratée, ou comment l'incommunicabilité entre espèces peut faire totalement échouer une rencontre du troisième type ! Un texte teinté d'humour noir.
« Question d'éthique » de Stéphane-Dovert, propose une solution radicale pour ne plus utiliser d'animaux d'expérience. Édifiant !
« La survie de Félicette » de Yann Quero, surfe habilement sur la vague des vidéos de chat pour offrir un récit à la tonalité douce-amère, où la Terre a été irrémédiablement saccagée…
Éloïse Hailone rend hommage, avec « Matricule F56-23 » aux militants de la cause animale, qui luttent pour que l'on cesse d'utiliser comme cobayes des animaux.
« Aller simple pour Aliaterra » d'Éric Lysøe aborde les liens qui peuvent unir un humain et ses chats, mais également le droit à mourir dans la dignité, mâtinés d'un soupçon de quantique, avec un soupçon de drôlerie qui emporte l'adhésion.
Arnauld Pontier utilise lui aussi le registre de l'humour dans un court texte malin et très plaisant, « L'homme de Schrödinger ».
« Ce diable de Sheïtan » d'Andrea-Deslacs joue sur la réputation sulfureuse du (des) chat(s) et leur aptitude à disposer de plusieurs vies. Mêlant habilement SF et fantastique, la nouvelle est très agréable à lire.
Dans l'ensemble, une anthologie de grande qualité qui rend un hommage appuyé et nécessaire à Félicette, comme à tous ces congénères sacrifiés au nom des rêves humains. Puissions-nous renoncer à cette injustice !
Sylvie Gagnère - 14 novembre 2023
