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Critique de Saiwhisper


J'avoue que si j'ai craqué pour cet ouvrage, c'est avant tout pour sa superbe couverture réalisée par Benjamin Carré. Bien qu'assez classique, le résumé était également accrocheur. le fait qu'un assassin soit recruté pour contrer un autre meurtrier est un scénario déjà exploité cependant, j'aimais le fait que le héros soit estropié et que son mentor soit une femme redoutable… Hélas, le rythme s'est avéré plutôt irrégulier voire un peu lent, tandis que l'intrigue n'est vraiment pas sortie des sentiers battus. Je pense que cet ouvrage plaira davantage à ceux qui découvrent le genre ou qui ont lu peu de Fantasy. On retrouve de nombreux éléments qui peuvent faire mouche comme une maîtresse rusée et habile, un héros malgré lui qui fait aussi bien des gaffes que des miracles avec sa lame, une intrigue où s'entremêlent pouvoir et manipulation, des antagonistes acharnés qui veulent en découdre ainsi qu'un soupçon de romance. Cet ensemble est plutôt correct néanmoins, j'aurais souhaité un peu plus d'originalité.

En outre, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Girton, un jeune assassin boiteux, est un anti-héros doué, peu sûr de lui, obéissant et fidèle à son mentor. Cependant, je l'ai trouvé très ingénu, notamment dans sa façon de parler ou de se comporter. Certes, cela s'explique par son jeune âge (14 ans) et par le fait qu'il n'a jamais vécu une existence normale, mais je l'ai parfois trouvé beaucoup trop naïf… Infiltré comme écuyer dans le château, Girton va devoir se faire passer pour un faible et un novice, tout en enquêtant pour sa maîtresse. Évidemment, va se perdre dans son double jeu. En effet, malheureusement pour lui, il va finir par s'attacher à d'autres jeunes, notamment à Rufra, un autre écuyer, au sage Heamus ou encore à Drusl, une belle palefrenière. Alors quand l'amour s'en mêle, le pauvre garçon est perdu entre sa candeur et sa soif de sang… Son personnage rentre également dans un schéma classique avec le fait qu'un groupe de jeunes de son âge l'embêtent, se moquent de lui ou le bizutent sans arrêt. Pris en grippe dès le début par l'héritier, il est une sorte de vilain petit canard… Enfin, du moins en apparence ! Son handicap n'en est finalement pas un, puisque le jeune homme se révèle particulièrement fort et entraîné… Sur le fonds, ce n'est pas un mauvais personnage toutefois, c'est du déjà-vu/lu, ce qui a fait que je n'ai pas réussi à m'attacher à lui.

Il en va de même pour Morela Karn, sa maîtresse, dont on ne va pas savoir grand chose. Cette femme s'entoure de bien trop de mystères, si bien que l'on n'arrive pas à la cerner. Pendant une grande partie du roman, j'ai même cru qu'elle n'en avait rien à faire de son disciple. Heureusement, l'auteur a régulièrement introduit des interludes narrant le passé commun de Morela et Girton, ce qui m'a permis de découvrir leurs liens… Mais pas plus. J'aurais vraiment souhaité que l'on en découvre plus sur cette femme ! J'aurais également espéré voir son rôle plus important dans l'enquête. En effet, j'ai trouvé qu'elle ne s'investissait pas vraiment dans sa mission et laissait tout le travail à son apprenti ! Son infiltration ne lui a permis d'avoir aucun indice et, dès qu'elle avait des idées, elle ordonnait à son élève de chercher par lui-même… J'ai donc ressenti un manque concernant ce personnage secondaire, pourtant plein de potentiel et avec une couverture (bouffon de la mort) très intéressante. C'est dommage !

Hélas, cet ouvrage a vraiment ses atouts et ses défauts et ce, jusqu'au bout ! Par exemple, si l'intrigue se révèle assez prévisible, le dénouement m'a, au contraire, intéressée. L'ensemble de ce roman est donc relativement correct, mais cela n'a pas non plus été un livre renversant qui restera dans ma mémoire. Une lecture en demi-teinte… Cela dit, malgré mes critiques, je pense que je laisserai une chance à la suite, en espérant que R. J. Barker saura creuser ses personnages secondaires comme Morela et proposer une intrigue plus innovante.
Lien : https://lespagesquitournent...
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