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Critique de Giraud_mm


Vincent Madigan aurait pu être un bon flic, mais il a tout raté dans sa vie : menteur né ; mauvais mari et mauvais père ; addict à l'alcool et à diverses drogues ; joueur sans chance ou intuition accumulant les dettes de jeu ; flic ripoux à la solde de Sandià, le caïd de East Harlem. Une seule issue s'offre à lui : braquer une équipe du caïd pour rembourser ses dettes, offrir une voiture à sa faille aînée et quitter New York. Mais rien ne se passera comme prévu : le casse tourne mal et Madigan s'enfonce toujours plus. Tous les plans qu'il échafaude pour tenter de se sortir de ce mauvais pas semblent se retourner contre lui. Mais il garde au fond de lui une lueur d'espoir, et nous un petit espoir de rédemption pour lui...

Un roman très noir où R.J. Ellory explore les pires ombres de l'âme humaine : celle de Sandià, chef de bande sans scrupule mais attaché à sa famille et, surtout, à son image et à son territoire ; celle de Vincent Madigan, qui a laissé le mensonge, les plaisirs immédiats et l'attrait d'une vie "facile" dominer son existence ; celles des petits truands, Bernie, Fulton, Landry ou Williams, obnubilés par l'argent facile ; celles des flics, souvent aux limites de la légalité, parfois bien au-delà. Âmes noires et sang rouge...

Sur ce fond rouge et noir, deux touches de couleur invitant à un peu d'optimisme : Melissa, la fillette blessée lors du braquage, et Isabella, sa naïve maman ; deux biches égarées au milieu d'une horde de loups, que Madigan s'efforcera de protéger dans un ultime espoir de survie.

Sauf erreur, le roman n'est pas daté. On aurait peine à croire que l'histoire se déroule dans le New York des trois dernières décennies. Mais on a tant lu, vu et entendu sur les collusions de la police et de la pègre, à New York ou ailleurs, par exemple à Chicago, dans les trois premiers quarts du vingtième siècle, qu'on se laisse vite prendre par l'intrigue.

Intrigue n'est d'ailleurs pas le mot exact ; il n'y a pas de véritable suspens. On comprend assez vite que tout ce que va tenter Madigan pour se sortir du piège qu'il s'est tendu à lui-même va se retourner contre lui. Mais R.J. Ellory sait nous proposer de multiples rebondissements, tout en entretenant, jusqu'à la fin, un petit espoir de jours meilleurs.

Quelques mauvais langues suggèrent que R.J. Ellory aurait choisi son surnom pour entretenir une confusion avec James Elroy, génial auteur de "L.A. Confidential" et "Le Dahlia noir". Les formes d'écriture sont assez proches : le rythme plutôt lent de l'écriture l'emporte sur la brutalité de l'action. En revanche, là ou Elroy propose de multiples croisements d'intrigues, Ellory ne propose qu'une histoire assez linéaire. La lecture en est plus facile, mais nettement moins riche !


Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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