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Critique de perucasevecchje


Douce nuit, sainte nuit…

La terre des mensonges, c'est la ferme des Neshov près de Trondheim (Norvège). Là où tout s'est noué, enfoui, enraciné. Là où la crasse s'est incrustée. Là où la famille a éclaté : deux frères ont fui, le troisième est resté rejetant son enfant.

La mort d'Anna la mère, despotique, avare, inhumaine va les réunir malgré eux.

Les retrouvailles, télescopage entre plusieurs générations, plusieurs univers, ont lieu dans un féérique décor de Noël baigné par un climat morbide. Quelques jours passés ensemble à essayer d'être une famille, à tenter un grand nettoyage, jusqu'au soir où tout bascule : le secret fuse jetant un éclairage nouveau sur tout ce qui vient d'être lu.

Ce drame familial est raconté avec une certaine lenteur. Pas d'action. Pas plus de psychologie. Beaucoup de descriptions. Dialogues pudiques. L'auteure se plait à développer avec force détails le parcours des principaux protagonistes, leurs vies souvent étriquées, le sentiment de mort qui plane d'un bout à l'autre. Et ce n'est pas un hasard si nous débutons le roman avec l'histoire de Margido, le frère croque-mort, chargé des mises en bière. Suivra celle de Erlend effrontément gay et décorateur de vitrines, Tor éleveur attentionné de cochons et sa fille Torunn spécialisée dans l'élevage de chiens difficiles.

L'histoire n'est pas joyeuse. Mais on se laisse happer par le rythme lent, le style quasi impersonnel, l'ambiance feutrée étouffée par la neige, les personnalités de cette fratrie morcelée, leurs relations ambigües et conflictuelles, les timides gestes de tendresse, et toute la construction du roman qui nous conduit patiemment au point de rupture.

Premier tome d'une saga familiale en 3 volumes.
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