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Critique de Prailie


Rarement lu quelque chose d'aussi étrange, aussi envoûtant.
Un roman fantastique, dans tous les sens du terme, merveilleusement écrit - et d'ailleurs non moins merveilleusement traduit, avec pléthore de notations poétiques, de métaphores indéchiffrables (sur l'odeur de l'eau, le toucher d'une limace…).
Quel étrange roman, en effet, que celui-ci. Où le danger est partout: sous l'herbe roussie d'une pelouse-cannibale, à la fois rédemptrice, régénératrice, et néanmoins profondément mauvaise.
Dans ce duo père-fille de guérisseurs aux pouvoirs supra-naturels; créatures plus qu'hybrides, inquiétantes, et qui pourtant n'ont rien de maléfique. Mises au service de l'humanité souffrante (Par qui? Pourquoi?) . Dont le «travail « est de soulager la douleur, mais qui ne sont en rien des sorciers, en tout cas pas au sens banalement péjoratif du terme.
Danger, surtout, dans la survenue du désir féminin, ou tout simplement le besoin d'amour, avec la cohorte de transgressions qui peuvent l'accompagner.

Évidemment, le livre reposé, on peut se poser la question : dans cette réinvention du genre fantastique, le récit ne pourrait-il pas se lire comme une fabuleuse reconstruction autour de la révélation d'un inceste problématique? [[ non, non, non, il ne s'agit pas ici d'une relation père/ fille. Mais admettons que je n'aie rien dit…]].

Mais au diable les lectures rationnelles, asséchantes! de ce magnifique roman je ne veux retenir que son atmosphère vénéneuse: cette méchante pelouse qui « rote » , après qu'on lui a jeté un petit bout d'organe malade; ces « en-terrements » dont les souffrants , après un petit laps de temps, émergent régénérés, guéris; et la re-naissance annoncée d'un ancien amoureux, enseveli sous la pelouse pour qu'il s'y métamorphose.
Quand bien même ce serait en monstre, en créature chthonienne incontrôlable.
Un Frankenstein sans la science, que le récit nous laisse entrevoir, mais sans rien nous en dire.
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