AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jmb33320


« Et il y en avait aussi qui, l'apercevant de plus près, se détournaient craintivement, ou bien allaient se cacher derrière ceux qui étaient déjà là, considérant de loin la figure d'Antoine, ses mains, ses jambes, ce qui restait de son corps sous ses habits trop amples (comme ces bonshommes, en effet, qu'on met dans les jardins pour faire peur aux oiseaux); considérant de loin les deux trous qu'il avait au lieu de joues sous les pommettes, ses lèvres crevassées, ses dents jaunes et saillantes - tout à fait un mort parmi les vivants. »

Derborence c'est le nom d'un pâturage d'été encaissé en haute-montagne. Il va s'y produire un événement sans précédent pour les habitants des villages situés plus bas dans la vallée. Une nuit du début de l'été, alors que les paysans ont déjà rejoint les chalets de Derborence avec les troupeaux de vaches et de chèvres, la montagne tremble. Elle tremble tellement que la roche située au-dessus se détache et tombe, anéantissant presque tout.

Il y aura un rescapé tardif, Antoine. Il réussira à sortir des décombres presque deux mois après. Mais dans quel état… Il retrouve sa jeune épouse Thérèse et sa belle-mère Philomène. Ses anciens voisins se demandent s'il est vivant on bien s'il est un esprit. Antoine va vouloir retourner à Derborence, persuadé qu'il est que Séraphin, le frère de Philomène est toujours vivant lui-aussi.

C'est un roman âpre, minéral. Les humains ne sont que peu de choses face à la puissance de la nature. C.F. Ramuz prend tout son temps pour nous raconter ce qui s'est passé ce soir-là et les semaines qui ont suivi. Historiquement, une catastrophe similaire s'était en effet produite au milieu du 18ème siècle.

J'ai été saisi par le style et la science de la narration de son auteur. C'est toutefois un roman qu'on lit nous aussi en tremblant un peu, expérience pas forcément plaisante tant il nous renvoie vers nos craintes profondes.
Commenter  J’apprécie          313



Ont apprécié cette critique (31)voir plus




{* *}